La fédération de Pontivy et les Angevins : (1790)
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désolée. La fermentation y devient très grande, Si on rétablit provisoirement la gabelle, on nous livre aux horreurs de la guerre. Trente mille hommes peuvent relever les barrières, mais ils ne les conserveront pas. La haine des habitants de la campagne contre cet impôt est telle, qu'ils sont prêts à sacrifier leur vie pour repousser la force qui tenterait de la rétablir, et des flots de sang inonderont l’Anjou avant que la gabelle y reparaisse, même provisoirement. — Je vous propose d'inviter l’Assemblée Nationale, conformément à son décret du 27 novembre, de donner très incessamment le mode de remplacement promis à l'Anjou. Mais comme tons les Français sont frères, “enons au secours de ceux qui gémissent sous le joug de la gabelle et pour qui elle n'est pas encore supprimée ; invitons l'auguste Assemblée d'accélérer l'abolition de cet impôt et d'antit ciper ainsi sur le bonheur qu'elle prépare à la France. L'impodoit être égal pour tous, comme le mode de sa perception ; il n’entre dans les conceptions ni dans la puissance d'aucun corps législatif de déroger à ce principe.
À la séance du 18 février, Joseph Delaunay fit une nouvelle motion :
En Anjou, l'ainé noble prend les deux tiers de la succession, tout le mobilier et le principal manoir par forme de préciput. Les ruinés ne jouissent de leur portion héréditaire qu'à titre d'usupuit. Les puinées l'ont en propriété ; mais si en les mariant, elles sont en paragées noblement, elles sont exclues de la succession. Je demande l'abolition de ce droit qui déshérite tous les enfants d'une même famille pour accumuler des biens immenses sur la tête d'un seul. La primogéniture n'est plus qu'un privilège odieux. Nous avons proposé de détruire les litres funèbres, les carcans, les poteaux et toutes les colonnes de notre escla “age, nous avons détruit le système féodal qui pendant plusieurs siècles a dégradé l'espèce humaine ; achevons notre ouvrage en priant l'Assemblée Nationale d'abolir le partage inégal de toutes les successions. Chaque partage inégal est un outrage fait aux lois de la nature, et un attentat à la déclaration des droits de l'homme.