La France sous le Consulat

LA SITUATION EXTÉRIEURE | 51

l'Autriche, la Russie, la Turquie, les rois de Naples et de Sardaigne. Les deux attaques des coalisés, au nord contre la République Batave, au centre contre la République Helvétique nos alliées, avaient échoué grâce aux victoires de Brune à Bergen et à Castricum (19 septembre-6 octobre 1799), de Masséna à Zurich (25-26 septembre 1799). Le tsar Paul [°, irrité de ces défaites et mécontent de ses alliés, avait rappelé ses troupes ; mais les Autrichiens étaient restés les maîtres de l'Italie, à l'exception de Gênes, et menaéaient le Rhin ; les Anglais s'apprêtaient, de concert avec la Turquie, à nous chasser d'Egypte.

Bonaparte, dès qu'il fut investi du pouvoir, fit des propositions de paix au roi d'Angleterre et à l'Empereur, par deux lettres en date du 25 décembre 1799. Ces- démarches restèrent sans résultats. William Pitt, le chef du cabinet anglais, voulait accabler la France qu'il croyait épuisée, et refusait de traiter avec Bonaparte dont la domination ne lui paraissait pas devoir durer. L’Autriche était liée à l'Angleterre et ne voulait pas évacuer l'Italie.

Bonaparte résolut de chasser les Autrichiens de l'Italie et de l’Allemagne du Sud. Une première armée autrichienne commandée par le maréchal Kray, ayant son quartier général en Souabe à Donaueschingen, fermait aux Français le haut Danube. Une seconde armée, sous le baron de Mélas, échelonnée le long de l'Apennin menaçait tous les ports que nous occupions de Gènes à Toulon. A la première de ces deux armées la France opposait l’armée du Rhin commandée par Moreau, à la seconde l’armée d'Italie à la tête de laquelle Bonaparte avait placé Masséna. Une troisième armée, dite de réserve, s'organisait secrètement entre Châlon-sur-Saône et Lyon.

Dans son plan de campagne de 1800, Bonaparte imagina de faire refouler Kray sur le haut Danube par Moreau, de facon à le couper de ses communications avec l'Italie, tandis