La France sous le Consulat

56 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

Tarente, Otrante, Brindisi; en ajoutant le duché de Parme à la république cisalpine, en transformant le Grand duché de Toscane en un royaume d'Etrurie qui était attribué au duc de Parme, gendre du roi d'Espagne notre allié. La République française obtenait ainsi, une seconde fois, la conséeration de ses limites naturelles du Rhin et des Alpes; elle les dépassait en substituant son influence sur les petits États italiens à celle de l'Autriche, et en l’'étendant sur l'Europe centrale où des indemnités territoriales devaient être données en Allemagne aux princes dépossédés sur Ja rive gauche du Rhin.

La guerre continuait avec l'Angleterre. Bonaparte reçut un secours inattendu de Paul [* qui, mécontent de la conquête de Malte par les Anglais, de leur rêfus de restituer cette ile aux chevaliers, et des abus commis par lamirauté anglaise à l'égard des navires neutres, avait formé entre la Russie, la Prusse, la Suède et le Danemark, une Ligue des neutres (décembre 1800), qui était, à la fois, une répétition de la Neutralité armée de la guerre d'Amérique el une première ébauche du système de Tilsitt. Mais la ligue fut rompue avant qu'elle fàt en état d'agir. Les amiraux Parker et Nelson parurent devant Copenhague, éteignirent le feu des batteries flottantes qui la défendaient, et forcèrent le Danemark à se retirer de la Ligue (2 avril 1801). En Russie, une tragédie de palais se dénoua par l'assassinat de Paul 1° (24 mars 1801). Son fils Alexandre I revint à l'alliance anglaise.

La Méditerranée où, depuis 1798, l'ile de Malte et l'Egypte étaient occupées par des troupes françaises, était le principal théâtre de la lutte entre la France et l'Angleterre. Faute d’une marine suffisante, Bonaparte était impuissant à secourir la garnison de Malte et l'armée d'Égypte. Kléber, auquel il avait laissé le commandement de cette armée, avait négocié avec Sidney Smith, chef de la croisière anglaise,