La France sous le Consulat
58 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT
afin d’évacuer honorablement l'Egypte où il lui était impossible de se maintenir. Mais l'amiral Keith ne ratifia pas da convention conclue à El-Arish (24 janvier 1800) par son lieutenant. Une armée turque entra en Egypte. Kléber la dispersa près d'Héliopolis (20 mars 1800). À peu de temps de là, il tomba au Caire, frappé par le poignard d'un fanatique musulman (1% juin 1800). Menou, son successeur, attaqué par Le général anglais Abereromby et par les Tures, fut vaincu à Canope (21 mars 1801). A la suite de la Capitulation de Belliard au Caire (juin 1801) et de Menou à Alexandrie (30 août 1801) des vaisseaux anglais ramenèrent en France les 13.000 hommes qui restaient de l'armée d'Egypte. La garnison de Malte s'était rendue le 25 septembre 1800.
L'Angleterre restait maîtresse de la Méditerranée : seuls les éclatants succès de nos armes et de notre diplomatie en Europe étaient capables de masquer aux yeux du publie le triste dénouement de l'expédition d'Egypte. L'Angleterre, qui avait atteint son but et dont l'orgueil était satisfait, ne se souciait pas, du moins pour le moment, de continuer la guerre. Elle traversait une grave crise économique. La disette causée par une mauvaise récolte augmentait. Pour subvenir aux dépenses de la guerre et fournir des subsides aux puissances coalisées contre la France, il avait fallu augmenter les impôts et contracter d'énormes emprunts. Isolée depuis la paix de Lunéville, l'Angleterre ne pouvait plus faire attaquer la France sur le continent. Bonaparte, de son côté, désirait la paix pour se consacrer à son œuvre intérieure et donner satisfaction au-vœu universel. Ces besoins réciproques facilitèrent la signature des Préliminaires de Londres (1* octobre 1801). Pitt ne dirigeait plus la politique de l'Angleterre : son dissentiment avec le roi Georges IE au sujet des catholiques d'Irlande lui avait fait donner sa démission en fé-