"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

qonclusion.

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femme qu’il avait daigné écouter autrefois 1 » ; le sujet de Lokis est celui d'une ballade lithuanienne; Carmen est une. histoire véridique qui fut racontée à Mérimée par la comtesse de Montijo 2 ; la Vénus d’llle est une légende du moyen âge, comme Matéo Falcone aurait été suggéré par un fait arrivé en Corse et publié par un journal de la Restauration 3 . La Guzla ne fait pas exception à la règle. Comme la Chronique du règne de Charles IX, elle est un « extrait des lectures » de son auteur. Les compositions de Mérimée sont, en définitive, comme autant d’illustrations qu’on met en marge de ses lectures. Hâtons-nous de dire que les illustrations de Mérimée font toujours oublier le modèle. C’est là son secret d’artiste : ne raconter jamais que des histoires qui l’ont frappé, mais les mettre en œuvre avec quelle vigueur et quelle précision! Les sources de la Guzla sont nombreuses : les relations de voyage de. Fortis, de Voutier, de Chaumette-Desfossés, Smarra de Nodier, le Dante, un drame chinois, les Chants grecs de Fauriel, les histoires merveilleuses de dom Augustin Calmet, Jean-Baptiste Porta et Balthazar Bekker, les idylles de Théocrite et jusqu’à la Bible. On est quelque peu étonné de découvrir que tant de livres ont servi à produire un aussi petit recueil. C’est qu’aussi bien Mérimée n’emprunte à chacun que ce qui lui est nécessaire ; à celui-ci une anecdote : idée ou point de départ de son poème; à celui-là un renseignement, un détail pittoresque, une expression significative ou suggestive. Mais quand il lit, ce qu’il remarque tout par-

1 F. Chambon, Prosper Mérimée dans Pro Memoria P. M., Paris, 1907, p. 16. 2 Augustin Filon, Mérimée et ses amis, Paris, 1909, p. 157. 3 Auguste Barbier, Souvenirs personnels et silhouettes contemporaines, Paris, 1883, pp. 293-97.