La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

— 218 —

u

Combat de Doué 6 août 1793, Longuë.

Citoyens [administrateurs du District} !.

Les généraux Salomon et Santerre partirent hier matin avec 4 bataillons et des hussards, pour attaquer les brigands, qui étaient retranchés dans un taillis situé près les moulins de Piémont, à 2 lieues de Saumur et cinq quarts de lieue de Doué. L'attaque commencée, nos troupes eurent ordre de plier. Ce n’était qu’une feinte. Les hussards firent la chasse dans les blés ; nos républicains coururent au pas de charge sur l'ennemi, les entourèrent et firent feu à la mode des brigands, c’est-à-dire sans suivre de tactique. Ils suivaient le plan que le citoyen Salomon leur avait tracé. L’ennemi fit aussitôt retraite sur Doué ; nos hussards les poursui-. virent et entrèrent au nombre de trente dans la ville, malgré l’ordre qu’ils avaient reçu d'attendre lPavantgarde. Alors lé déroute fut complète. La tête de nos républicains, favorisant le zèle de nos soldats, fit un carnage horrible de brigands, dans les rues, les maisons, les caves et surtout dans le cimetière; on les a poursuivis jusqu'aux Rochettes, qui est distant d’une lieue et demie de Doué et le commencement de leur repaire. Marie-Jeanne à crevé une quarantaine de brigands. On leur a pris une petite pièce, 9 bœufs, 60 prisonniers, parmi lesquels se trouvent le sieur Royer, de Baugé :

1 De Baugé probablement,