La Macédoine

qui avaient été achetés : mais l'argent et l'inspiration venaient de Bulgarie. Elle avait pour objet d'annihiler les Serbes. Jamais la population serbe n'oubliera les ramifications de cette organisation qui s'étendaient sur Ja Macédoine entière. Le nom de « comitadji bulgare » est de notoriété publique dans le monde entier. Les menaces, les chantages, les incendies, les meutres, l'expulsion de communautés villageoises entières, tels furent les exploits perpétrés sur une vaste échelle par les Bulgares. Sous la conduite de Jean Varnelija (de Varna) et de Pan Arnaut, une bande de comitadjis bulgares altaquèrent les habitants des environs de Veles, avec l'intention de tuer tous ceux qui refuseraient de se déclarer Bulgares. La terreur était à son comble. "Vers 1900, le village d’Orahovac, obstinément demeuré serbe, fut complètement dépeuplé et détruit. Il y eut plusieurs cas similaires. Même la liste incomplète des meurtres com= mis par les Bulgares jusqu'en 1907 sur des Serbes notables en Macédoine est effrayante (voir supplément n° 6). Dans les environs de Kumanovo, et de Kriva Palanka, les Bulgares assassinèrent, en 1909, dans l’espace de moins de cinq mois, cinquante-neuf prêtres, instituteurs et citoyens hautement respectés de nationalité serbe (1).

|) J. He Vasiljevie, c Ustanak Srbau Kumanovskoj i Palanaekoj Kazi u 1S7S » (c Insurrection des Serbes dans les distriets de Kumanovo et de Palanca »), Belgrade, 1906, p. 1-13. Quelquesexemples très caractéristiques de l'abominable facon d'agir des comitadjis bulgares en Macédoine peuvent ètre trouvés dans un rapport soumis au gouvernement bulgare par un représentant consulaire bulgare : (Le Brigandage en Macédoine, un rap port confidentiel au gouvernement bulgare, Berlin, 1908). Enfait, les Bulgares, eux-mêmes, ne faisaient pas un secret de la terreur en Macé= doine et du massacre des habitants serbes. En réfutant les attaques de la presse serbe au sujet des assassinals en Macédoine, le journal bulgare Blgarija (1898, n® 103 et 104) loue ouvertement les actes commis par les assassins des Serbes : € En publiant des pouvelles sur le comité révolutionnaire bulgare en Macédoine et sur le but quil poursuit, à sayoir d'abattré la domination turque, la presse serbe joue le rôle d'un espion. Partout oùils se trouvent, les révolufionnaires punissent les espions en les mettant à mort. Les Comités révolutionnaires secrets en Macédoine ne veulent plus être indulgents pour ceux qui les espionnent en Macédoine..…. Si Jes Serbes avaient exposé cela d'une façon claire et nette à leurs propres agitateurs. il est possible que les meurtres à Ochrida,

— 148 —