La Macédoine

pour la Serbie, pour le progrès d'un pays où ils ne voyaient que leur propre prospérité. En Bulgarie, au contraire, ils ne sont allés qu'après une active propagande, el lorsqu'on eut fait des démarches auprès d'eux ; ils sont allés en Bulgarie en tant que diplômés des écoles bulgares, pour occuper en Bulgarie bien rémunérées, ou Comme pensionnés par le gouvernement bulgare, ou mème comme aoitateurs à solde. En. Serbie, il n'y a pas de différence entre les Serbes et les Macédoniens ; les déux ne forment qu'une même nation. En Bulgarie, la différence entre les Bulgares et les Macédoniens persiste longtemps parce que, selon l'expression d'un professeur bulgare « les Macédoniens éprouvent de Ja difficulté à acquérir l'idiome moderne bulgare » (1): En Bulgarie, nous troupeu correct, de « Makedonst-

des situations

vons le sobriquet spécial, yujusei », qui dénote un parti spécial, et que l'on ren: contre constamment dans le langage familier, de même «ue dans les expressions journalistiques.:

En Serbie, les Macédoniens sont aimés comme des frères, comme une partie du peuple serbe lui-même.

En Bulgarie, les Macédoniens sont mal vus et ne sont tolérés que pour ‘des raisons de convoitise nationale. M. Stambouloff, l'un des plus grands hommes d'Etat et patriotes bulgares, présente le type achevé des sentiments ordinaires des Bulgares à l’égard des Macédoniens, dans son profond mépris de ces der piers (2).

L'opinion publique de la nation, partout en Serbie, a toujours considéré la Macédoine comme un pays serbe. Les ballades nationales recueillies par les soins des Serbes non macédoniens au commencement du dix-neuvième siècle chantent la Macédoine comme un “pays serbe, et les sites et les personnages historiques de la Macédoine comme des sites et des personnages serbes.

(4) P. Draganov. Collection slave macédonienne : I, Petrograil, 1894, p- IV. -

(2) «Il fut aussi amené à détester les Macédoniens à causeide leur trahison-et de leur manque de sens réel du patriotisme et de l'honneur ». M. Stambouloff, par A. Hulme Beaman, Londres, 1895. p. 40.)

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