La patrie Serbe

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126 LA PATRIE SERBE

tordent, gémissent. Les montagnes ont disparu. Un fracas secoue le monde. Dans le monastère les promeneurs se sont refugiés. Toute joie paraît évanouie de l'Univers obscur. Le tonnerre éclate sans interruption. On croirait que la fin des temps approche... Un javelot d'or perce les ténèbres, les raies de l'averse deviennent des lignes multicolores ; sous cette averse de gemmes les lilas courbent leurs grappes d'où pendent des pierreries. L'orage a passé, un dernier nuage s'enfuit dans l'azur lavé. Les forêts s'égouttent, les oiseaux chantent. Le grandi monastère ouvresesportes.Au rythme enlevéd'un kolo, joué par un orchestre régimentaire, la farandole dévale les pentes de la colline.

Beethoven n'a-t-il«pas vu tout cela et sa symphonie ne nous traduit-elle pas ces scènes agrestes. Le Maître de Bonn et Liszt ont été émus par le charme de la fertile campagne présque vierge, par le charme de son peuple pastoral. Les deux grands compositeurs ont expriméleur trouble en des pages admirables.

Autant que les pesmés la musique des kolos est l'expression directe de l'âme serbe. Ce ne sont pas les œuVres des artistes connus qui permettent le mieux de pénétrer l'intimité d’une nation ; la personnalité de la race est affaiblie chez elles par le labeur nécessaire et \par une science puisée dans la grande patrie de l'art général. Un génie tel que Beethoyenappartient à l'humanité enhièreet plane bien au-dessus des frontières. Admirateurs et élèves des classiques, lesjeunes auteurs subissent leur influence et perdent un peu de l'originalité donnée parlanaissance. Les vieilles mélodies populaires, venues de la foule anonyme; dans leur naïve simplicité, ous chantent un langage dont la couleur locale et terrienne. nous transmet la sensibilité de la nation. Les kolos s'apparentent de très près, semble-t-il, aux danses

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