La patrie Serbe

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la gloire impériale, nombreux étaient les fils des riches familles qui, désabusés par l'existence mondaine, allèrent reprendre dans le silence monacal [a suite de leurs rêveries interrompues. Ils méditaient en passant lentement le long des cloîtres ; leur esprit courait dans l'interminable perspective offerte par les allées de marbre ou encore traversait les larges baies soute= nues par des colonnes aux doubles chapiteaux. Leurs songes erraient avecleurs regards Parmi les serbes de lis, les bouquets de roses blanches, fleurissant de neige les cours où chantaient les jets d'eau. Aucun décor ne convenait mieux à leurs âmes de poètes ef d’Orientaux épris de douce tranquillité. Leur mysticisme s’exaltait dans les églises chatoyan/ tes de vives colorations murales ; leur matérialité S'évaporait autant que la fumée légère de l’encens dissoute sous les coupoles éclairées par une lumière aux reflets d’arc-en-ciel. À la fin des calmes journées, quand le soir ombré de bleu saisissait la terre, les moines allaient parmi les tombes, leurs pensées montaient des modestes croix vers! le ciel TOsiSsant qui semblait elfleuré par les flèchés des CYprès. C'eét, ainsi que nous l'avons déjà dit, de ces pieux asiles Qu'émana une srande partie de la civilisation serbe. Centres d'art ef d'intellectualisme, buts de pèlerinages, élaient les foyers où s'alimentait la flamme du patriotisme, ils étaient les piliers Yénérés de la nation, Autour d'eux rit encore la joie des Sabora Slava, L'architecture serbe Senorgueillit de Ja blanche église de la Studenica, le xrr siècle modela ses marbres, Le xrv2 siècle vit édifier la Gratchnica et Jes Detchani, considérés par les Yougoslaves comme les plus beaux spécimens de leur art. | Etienne Douchan s’intéressa beaucoup à la construc-

les monastères

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