La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

XXI

La Commune de Paris et les abjurations

Presque tous les jours du mois de brumaire de lan Il, des prêtres catholiques viennent remettre leurs titres sacerdotaux à la Convention ou au Conseil général de la Commune de Paris en déclarant qu'ils abjurent toute religion. Un compte-rendu du Conseil général du 18 brumaire porte que « plusieurs membres paraissent ne pas ajouter foi à ces repentirs et à ces abjurations ».

Le 19, un curé fait la demande bizarre d’être autorisé à substituer au nom d’Erasme celui d’Apostat, parce que, dit-il, le mot « apostasie » est désormais synonyme de < raison », i à

Cette contagion du reniement gagnait aussi les protestants et les juifs, comme le prouvent les comptes-rendus que nous reproduisons ci-dessous :

Conseil igénéralfdu 17 Brumaire an II

(7 nov. 1793).

Un registre sera ouvért au Secrétariat de la Commune pour y recevoir les déclarations de ceux qui désireront se déprêtriser et qui voudront donner des preuves de civisme en abjurant l’état de ministre ou d’officier d’un culte quelconque.

Conseil général du 22 Brumaire an II

(12 nov. 1793).

Le Comité révolutionnaire de la section de la Réunion apporte au Conseil général des croix, des