La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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d'autant plus menaçants qu'on sentait l’approche de la guerre étrangère. Les désordres les plus graves eurent lieu dans la Vendée et les Deux-Sèvres, parce que là, les populations étaient plus profondément religieuses et par conséquent plus sensibles aux excitations du clergé dissident.

Gensonné et (Gallois avaient été envoyés comme commissaires civils de l’Assemblée constituante dans ces deux départements. Leur rapport fut présenté le 9 octobre 1791 à l’Assemblée législative. IL montrait toute la gravité de la situation et frappa d'autant plus les esprits qu'il avait été conçu sans aucune passion par deux hommes impartiaux et consciencieux. Gallois et Gensonné faisaient remonter l’origine des troubles à l’époque de la prestation du serment ecclésiastique: des prêtres « égarés ou factieux » avaient profité de la confiance illimitée dont ils jouissaient dans les campagnes pour y fomenter alors une agitation dangereuse (IT).

Ainsi, la Constitution civile du clergé soulevait d’extrêmes difficultés dans son application. Les anciens prêtres s’opposaient de toutes leurs forces à cette tentative de réforme ecclésiastique, et. les curés nouvellement élus n’osaient accepter: leurs fonctions ; les municipalités se désorganisaient. Il y avait dans les manœuvres machiävéliques du clergé dissident tout un plan