La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

72 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

de Paris. Le procureur de la Commune ayant annoncé les dangers pressants de la patrie, les /rahisons dont nous sommes menacés, l’état de dénüment de la ville de Verdun qui, assiégée en ce moment, sera peut-être dans huit jours au pouvoir de l'ennemi, le Conseil général arrête :

« Les barrières seront à l'instant fermées. » — Qu'est-ce que cela peut bien faire pour sauver Verdun? — « Tous les ciloyens se tiendront prêts à marcher au premier signal. » Mesure exagérée et peu praticable. — « Tous les citoyens qui ne peuvent marcher en ce moment déposeront leurs armes à leurs sections, et l’on en armera les citoyens peu fortunés qui se destineront à voler sur les frontières. Tous les hommes suspects, ou ceux qui par lâcheté refuseraient de marcher, seront à l'instant désarmés. » — Avec le mot de suspect, on peut désarmer qui on voudra. — « Vingt-quatre commissaires se rendront sur-le-champ aux armées pour leur annoncer cette résolution, et dans les départements voisins, pour inviter les citoyens à se réunir à leurs frères de Paris, et marcher ensemble à l'ennemi. » — Aïnsi tout aura l'air de marcher sous les auspices et par l'initiative de la ville de Paris. — « Le canon d'alarme sera tiré à l’instant, la générale sera battue dans toutes les sections pour annoncer aux citoyens les dangers de la patrie. » — Ce danger avait été proclamé déjà antérieurement. — « L’Assemblée nationale, le pouvoir exécutif provisoire, seront prévenus de cet arrêté. Les membres du Conseil général se rendront sur-le-champ dans leurs sections respectives. y peindront avec énergie les dangers de la patrie, les trahisons dont nous sommes environnés et menacés. » — C'est un article que l’on n’oublie pas que celui des trahisons! — « Ils leur représenteront avec force la liberté menacée, le territoire envahi, etc, »

En outre de cet arrêté, la Commune rédige une proclamation qui est tout de suite affichée dans Paris et portée à l’Assemblée législative.

Transportons-nous donc à l’Assemblée où les commis-