La Presse libre selon les principes de 1789
LIBRE, 47
Juste le jour où les députés des trois ordres sont présentés au roi, le 2 mai, le hardi député de Provence lance le prospectus d'une feuille périodique intitulée : les États généraux.
Le premier et le second numéros contiennent un compte-rendu de l'audience royale et de la messe du Saint-Esprit célébrée en l'église Saint-Louis; une satire peu ménagéé du sermon de monseigneur l’évêque de Nancy ; une discussion très franche des exposés du garde-des-sceaux et du contrôleur général des finances ; et même, — n’était-ce point un crime de lèse-majesté, un attentat imoui au droit divin? — une critique du discours royal lui-même |
Jamais pareille énormité n'avait été commise... depuis l'origine de la monarchie! Mille et mille curieux envahissent la boutique du libraire chez lequel se vend la factieuse gazette ; cent et cent hommes de police courent la saisir à l'imprimerie où elle se tire. Mais la diabolique feuille vole, vole, à travers Paris, la France, le monde; la censure royale aura beau faire : Sa Majesté restera critiquée. Le 3 mai, M. de Barentin avait glissé cette phrase dans son Résumé des affaires que les États généraux devaient être appelés à traiter :
« Au nombre des objets qui doivent principale-