La Presse libre selon les principes de 1789
64 LA PRESSE
Depuis plus d'un demi-siècle, la France, sauvée par la Révolution, se perd en s’efforçant de diviser l'indivisible. Toute ses contraditions politiques e‘
(n° du 25 août 1861), le fitprécéder de la lettre suivante : AU RÉDACTEUR EN CHEF.
« Mon cher ami,
» Vous vous souvenez de ce député bonapartiste, que les temps sont changés! — de ce patriote libéral, — appelons-le de ce double nom pour plus de clarté, — qui jamais ne prononçait un discours, sous la Restauration, sans dire au commencement ou à la fin : « Je » demande la liberté de la presse! »
» Eh bien! mon cher ami, je ressemble à ce brave hemme, et, depuis plus de six mois, je n’ai qu’une idée fixe : LA PRESSE LIBRE.
» C’est pourquoi, ayant déjä détaché pour vos lecteurs un morceau, — la loi Sieyès et point de loi, — de mon pauvre petit livre inédit, — vous savez pourquoi ? — j’en extrais à votre usage un autre chapitre : La déclaration du droit.
» Est-ce assez actuel ?
» Je me plais à le supposer ; car précisément voici les parlementaires autrichiens qui vont se mettre à tonner contre l’autorisation, l’avertissement, la suppression des journaux par voie administrative, etc., etc. Rappelonsleur vite les bons principes proclamés par nos pères, afin qu'ils ne se permettent pas, à travers les orages de la discussion, de nous accuser de n’avoir exporté que les mauvais. » Je dédie ces quelques pages aux Autrichiens, et je vous serre la main.
» CH.-L. CHassin. » Paris, 22 août 1861.