La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

326 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

l'élément aristocratique avait été réduit à sa meilleure expression républicaine : il avait été popularisé ; il ne s’appuyait uniquement ni sur la grande propriété encore hostile, ni sur l’industrie exposée à des chances trop fréquentes pour être une base solide, ni même sur l'intelligence qui n’est pas toujours amie de l’ordre... Il s’appuyait sur une force à laquelle concouraient à la fois l'intelligence, l’industrie et la propriété ; il s’appuyait sur la confiance générale manifestée à plusieurs reprises, Pour arriver à leur haute position, les grands notables départementaux devaient épuiser tous les degrés d'élection ; et cette nouvelle base d'influence était plus solide, et surtout plus libérale que toutes les autres, puisqu'elle n'admettait pas le privilège de la bourgeoisie, privilège moins restreint, et par conséquent. moins odieux que celui de l’ancienne noblesse, mais qui, cependant, ne s'accorde pas davantage avec la déclaration des droits.

« Nous pouvons dire avec autant de vérité que ce fut une irréparable calamité pour les républicains, que l'impuissance où Sieyès fut réduit de faire adopter sa réforme sénatoriale dans la majorité du Conseil des Cinq-Cents, comme il l'avait fait dans le Conseil des Anciens.

«... Quant à moi, mes regrets de la république sénatoriale ont duré bien longtemps... En Angleterre j'ai vu comment une monarchie réellement constitutionnelle convient à un grand peuple.

(Nous nous flattions d’en en avoir approché davantage (de la perfection) lorsque nous fondâmes simultanément une large démocratie viagère sur une seule et même base, le suffrage universel à plusieurs degrés.

« La France voulut que notre république consulaire ne füt qu’un beau rêve de quelques jours !...