La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

76 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

Le calme peu à peu rétabli, la motion de Mirabeau est rejetée. En vain Lameth observe-tl qu'avant de voter 1l faudrait déclarer quelle serait l'organisation des deux Chambres. Target, sans cesse interrompu, ne peut parler. Lally tente vainement à deux reprises de se faire entendre. On accuse le président de l'avoir fait appeler à la tribune. Un membre commande au président (M° de la Luzerne) de lui déclarer s’il n’est pas las de fatiguer l’Assemblée : celui-ci lève la séance et donne sa démission, bientôt refusée. Le lendemain, le comte de Crillon propose un changement dans la question ; sa voix ne porte pas. De toutes parts on dépose des amendements. La question est reprise : « YŸ aura-t-il une ou deux Chambres? » Plusieurs membres protestent qu’elle n’est pas claire. D’autres estiment que Punité de la Chambre n'exclut pas sa division en sections. « Une sage impatience de l’Assemblée ramène tous les memPres à la question. »

A l'appel nominal, 490 voix se prononcent pour une Chambre unique, 89 pour l'établissement de deux Chambres. 122 sont perdues où « sans vœux ».

Cette majorité était l’œuvre de la politique de la droite et des préjugés de la gauche.

Faut-il s'étonner que dans une discussion qui soulevait Paris, et où pour la première fois intervenait la pression populaire, les abstentions aient été si nombreuses ? « C’est le fer à la main que l’opinion dicte « aujourd'hui sesarrêts. « Crois, ou meurs! » Voilà l’ana-