La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ACTE DU 1% ocroBre 1789 1 au lieu de retours fréquents vers le despotisme et l'anarchie. Qui sait où nous en serions aujourd’hui (1) » ?

Et Taine observe que les matériaux d’une bonne Chambre haute étaient tout prêts, qu'on n'avait plus qu’à les assembler :

« Au contact des faits, ses membres passaient sans difficulté de la théorie hasardeuse à la pratique raisonnable, et l'aristocratie qui, dans ses salons, avait lancé la réforme avec enthousiasme, allait, selon toute vraisemblance, la conduire avec eflieacité et avec mesure dans le Parlement, »

Mais ne pourrait-on objecter à de Lavergne et à Taine que, précisément, la plupart de ceux qui auraient dû siéger dans la Chambre des lords francisée empéchèrent qu'elle fût constituée ; que le roi lui-même en interdit le projet quand il y pouvait encore utilement contribuer ; que ceux-là qui, membres du haut clergé ou de l'aristocratie, préconisaient la formation d’une Chambre haute, n’osaient plus entreprendre d'y faire entrer seuls les délégués des ordres privilégiés, comme s'ils avaient compris que la Révolution, déjà frémissante, était une révolution sociale, et qu’une modification exelusivement politique n’eût été d'aucun secours contre elle? Et peut-on espérer que la noblesse secondaire se serait

(1) L. de Lavergue, op. cit., p. 483 et suiv. 6