La Révolution française (1789-1815)

Danton vint s'expliquer aux Jacobins sur les imputations d'Hébert : — «Je demande, dit-il, que celui-ci recon-

naisse qu’il a été mal informé et se rétracte. » — Le substitut de la Commune déclara que Danton avait eu tort de prendre pour lui seul ce qu'il adressait à l'ancien Comité de Salut public tout entier, et une sorte de replàtrage s’ensuivit. Mais Hébert n'en continua pas moins ses attaques, non seulement contre le conventionnel, mais contre tout son groupe. Il alla jusqu'à accuser Danton d'avoir émigré.

D'autre part, dès le mois de septembre 1793, Le 30, Vincent revenait à la charge, aux Cordeliers : — « Robespierre, Gollot, Billaud, disait-il, sont les seuls du Comité qui soient exempts de reproches. Danton veut nous en imposer par de grands mots; cet homme nous vante sans cesse son patriotisme, mais nous ne serons jamais dupes de sa conduite auprès de Dumouriez (4). S'il ne transige pas avec les principes, toujours est-il vrai qu'il n'est pas d'accord avec les patriotes connus depuis le commencement de la Révolution. »

Pendant les mois de novembre et décembre 1793 et ceux de janvier à mars 1794, les Hébertistes ne cessèrent, dans les feuilles publiques et dans les clubs, d’après le mot d'ordre qui leur était donné par Robespierre, de dénoncer les Dantonistes comme Modérés, c'est-à-dire « traîtres, fripons et contre-révolutionnaires », demandant pour eux la guillotine à cor et à cris.

Il ne faut donc pas s'étonner si ces derniers, en représailles (les dates le prouvent), ripostèrent par des attaques qui furent faites principalement par Fabre d'Églan-

1. Voir Le Procès des Dantonistes, $ VI, par le D' Robinet, 1 vol. in-8, Paris, 4879.