La Révolution française (1789-1815)

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dation anarchique à laquelle rien ne sera jamais comparable (1). »

Son attentat le plus sinistre, au point de vue moral, fut l'assassinat de Camille Desmoulins ; Son crime politique le plus funeste fut le meurtre de Danton.

« Danton périt victime des vues trop justes qu'il avait eues sur la situation, sans avoir pu rallier autour de lui un part suffisamment fort pour le pousser au pouvoir, même malgré lui, et lui remettre la dictature que des scrupules patriotiques l'empéchaient de prendre. Il fut frappé au nom des principes du Contrat social, pour ne s'être pas cru assez éclairé par la divinité pour chercher à amener, au moyen de l'échafaud, le règne de la vertu sur la terre. Sa mort fut le signal de cette rétrogradation déiste qui, commencée sous Robespierre, se continua sous Bonaparte, sous Charles X et sous Napoléon III, tous gens assurés qu'ils ont sauvé la société et les grands principes révélés au cœur de l'homme par le Dieu du Christ et de Rousseau (2). »

XVI

Le9 thermidor étant donné (27 juillet 1794), que fallaitil faire ?

D'abord et avant tout & ne fallait pas rappeler les Girondins. Leur complète et subite amnistie (8 mars 1795) fut, de la part de la Convention, d'ailleurs en pleine décadence, une faute lourde, et qui prouve une fois de plus qu'en politique il ne faut jamais se laisser guider par le sentiment, mais par la raison.

1. Politique positive, tome III, page 600. 2. Lecomte (L.-Cons.). Revue occidentale.