La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
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fous plufeurs rapports, une des époques les plus brilJantes de notre hiftoire. Les cœurs étaient réconci-
liés, & tous les principes fe trouvaient à l’uniflon ; le commerce, les manufactures floriffaient ; & notre Académie, cette veine nourricière de nos profpérités pañlées & préfentes, avait pris & donné, vers les arts & vers les fciences, un effor qui faifait oublier
la petiteffe de Genève; & qui, fous ce rapport, l'avait placée de pair avec de grands Etats. Tels
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par la loi de 1791, n’étaient élus que pour fept ans, & fortaient par rotation. Le pouvoir judiciaire était confié au Petit Confeil, fous la dire&ion de quatre préfidens annuels, foit Sydics ; mais la plupart de fes fentences étaient foumifes à la revifon faprême du Grand Confeil. Enfin, l'exercice du pouvoir fouverain était depuis la fondation de la République réfervé à l’Afflemblée Générale du Peuple, compofée de tous les habitans majeurs & folvables, qui avaient hérité par droit de naïflance, ou acquis à prix d’argent, Je droit d’y afifter, & le titre de citoyens ou bourgeois. Les defcendans des étrangers qui n’avaient pas acquis ce droit, par eux ou par leurs aïeux, étaient appelés raifs: mais le nombre des citoyens était fi fupérieur à celui des marifs, que près des trois quarts des Genevois folvables prenaient féance dans l’Affemblée du Peuple.
Ainf compofé, ce Corfeil Souverain poffédait le pouvoir légiflatif, élifait tous les Magiftrats, & tous les membres des deux Confeils adminiftratifs : il failait la paix, déclarait la guerre, & concluait, ou plutôt retifiait, les alliances avec les Puiffances étrangères: enfin, il confentait & fanétionnait tous nouveaux impôts. Mais en fe réfervant des prérogatives ainfi importantes, il s'était aftreïnt lui-même à ne les exercer que fous des reftriétions qui tempéraient infiniment cette démocratie; car les loix fondamentales avaient flatué que l’Affemblée du Peuple ne pouvait être
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