La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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Enfin, que tour peuple qui a le bonheur de jouir d’une liberté fage & tempérée, ne pourra la conferver à l’avenir qu’en fe levant en maffe pour en punir les premiers abus; & que, par amour pour elle, fes plus zélés défenfeurs doivent adopter contie ces premiers abus le même cri de ralliement que contre les attentats de l’autorité : Principiis obffa,

Ab, Monfieur ! qu'il eft douloureux ! quil eft affreux pour un Genevois de n’avoir eu à vous tracer l’âgonie d'une patrie qu’il idolâtrait, que pour én faire un fanal deftiné à éclairer les autres peuples fur le gouffre révolutionnaire où elle vient de s'engloutir! Quelque déchirant que fût ce devoir, il n’en était pas moins facré fans doute. Je l'ai rempli de mon mieux ; mais je crois avoir maintenant achevé ma pénible tâche: D'ailleurs la Révolution de Genève, une fois commencée & achevée, ne peut plus avoir de caractère qui lui foit propre. Dorénavant fon hiftoire fera celle des révolutions de la grande planète dans l'orbite de laquelle elle a été condamnée à rouler comme fatellite. 1 ne refte plus à çout Genevois qu’à gémir à fe taire.

. J'ai l'honneur d’être, &c.