La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

CU 553 ] droits, comme une Religion qui affurerait lé retour d’Aftrée fur la terre. : A les en croire, cette Religion pure & bienfaifante diffipera tous les préjugés, briféra les liens de toutes les fuperftitions, & rendra à l’homme toute fa première dignité. Déjà ceux qui la préchent ne reconnaiflent plus entr’eux d’autre titré que l’appellation modefte & innocente dé Croyens ; bientôt ils voient groffir la foule de leurs feétateurs, . & ils ne tardent guères à faire proclamer leur doctrine. Au 2% Aéte paraît une Cosvention chargée de rédiger l'Evangile de cette nouvelleReligion. Cette Convention s'attache fur-tout à ébranler les anciennes Opinions ; elle attaque fans ménagement toutes les idées reçues; elle invente un nouveau langage civique, & commence même à annoncer ouvertement des vues d’intolérance, Vers le 3° A@te un C5 Central vient difputer à cette Convention fon crédit, fes principes, fes fonctions. Ici les Miniftres de la nouvelle Religion.fe divifent en deux feétes. Au 4° Acte, ces deux fectes fe trouvent dominées par la lie de leurs feétateurs. Le Club Central lui-même eft fufpendu, & diffipé à fon tour par les plus audacieux de fes mem bres, qui: s'érigent en Triunal Révoluiionnaire, & le compofent exclufivement d'hommes aétifs, perdus de mœurs, chargés de dettes, qui ont tout à gagner, & rien à perdre, dans un bouleverfement univerfel. Ce n’eft plus l’appas de l'égalité politique, que ceux-ci préfentent au peuple; c’eft celui de l’égalifation des propriétés :.ils l'invitent à leur donner Paflaut ; ils l'y conduifent, & le traînent de crimes en crimes. Là commencent les turpitudes, & le déchaînement

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