La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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dant fuivre fes erémens; comme lui, il a prodigué lès expreffions decommifération & même de regret. Sa conduite concliante faïfait déjà renaître de nouvelles efpérances, d'autant plus légitimes, qu’il eît inconteltable qu'un feul mot officiel de la France pouvait faire trembler les Syndics qui ont trâmé cette révolution, les forcer à lui donner promptement un cours rétrograde, à accélérer le triomphe des anciennesloix, ou, tout au moins, à rétablir la fûreté des perfonnes & des propriétés. On a enfin appris, dans le mois de Mars, que ce Réfident Français avait reçu des ordres, & qu’il fe préparait à remettre aux Syndics ufurpateurs, une Note Diplomatique relative à la fituation de Genève : on ne doutait pas qu’il ne leur reprochât les crimes dont ils avaient été, finon les inftigateurs, du moins les complices, Affreux décompte! ]l venait louer leur Gouvernement d'avoir confacré, avec celui de France, la journée du 9 Thermider, (29 Juillet 1794)......Ah! fans doute, ce Gouvernement avait confacré cette fameufe journée... Mais comment l’avait-il fait ? Par Vaffaffinat judiciaire des Magiftrats les plus diftingués, par les jugemens révolutionnaires dont il avait laiflé frapper plus de huit cents Genevois, & par les fpoliations auxquelles il livra plus de onze cents propriétaires. J'ai préfenté l’épouvantable lifte de ces forfaits. A l’exception des fept premières victimes, toutes les autres ont été immolées poftérieurementau 29 Juillet. Voilà cependant l’époque que: la Convention Françaife fixe irrévocablement aujourd’hui comme celle depuis laquelle elle ne doit plus