La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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ment les offres les plus féduifantes à ceux des horlogers Genevois qui feraient tentés de quitter leur patrie défolée... Le Comité d’inftruétion de Paris a fait offrir de même, aux Profeffeurs les plus diftingués de Genève, de les placer à la tête de l'Ecole Centrale de France, s’ils voulaient fe réfoudre à abandonner un féjour qu’il envifage fans doute comme devenu inhabitable. C’eft ainfi que la République Françaife, tout en paraiffant défavouer avec éclat les crimes de Soulavie, travaille aétivement aujourd’hui à en perpétuer les fuites, & à en recueillir les fruits. Auffñi, n’at-on point entendu dire jufqu’ici, que ce fcélérat ait encore reçu le

châtiment

cours, par lequel Boïffy d’Anglas l’a follicité & obtenu le 2ç Jun 1795.

‘* C’eft à l’Horlogerie que Genève doit deux cents millions: + de apitaux placés, par fes habitans, chez des nations alliées.6 C’eft un commerce dont 11 France partagera bientôt les bénéA® fices.

“6 C’eft aux citoyens Megevand & Trot (deux Genevois) que #< vous devez l'implantation de la manufaéture de Befançon.

** Depuis deux ans, il n’eft forte de mouvemens & de fatigues “« qu’ils nefe foiënt donnés, pour y appeler & pour y fixer leurs # compatriotes. Ïls en avaient promis cinq cents ; on en compte #€ aujourd’hui près de deux mille,”

A la fuite de ce difcours, Boïfly d’Anglas propofe de rembourfer aux citoyens Megevand & Trot, les avances qu’ils.ont faites, aux artifles & aux ouvriers étrangers ; ainf que de faire verfer à et effet, par la Tréforerie Nationale, la fomme de douze cents mille livres tournois. La Convention décréta le même jour des avances en matières d’or & d’argent, en faveur de deux atteliers du même genre, que les citoyens Aurière & Lemaire (deux autres Gene-

£. vois}