La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
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ADRESSE
AUX
GENEVOIS RÉVOLUTIONNAIRES.*
P LUS les crimes dont je viens de vous préfenter la chaîne, flétriffent le nom Genevois; plus, pour tout homme qui a aujourd’hui le malheur de porter ce nom, c'était un devoir facré de s'élever contre eux, & d’en tracer le tableau. Tout déchirant qu’eft ce devoir, il m'était d’ailleurs d’autant plus impérieufement impofé, que je tentai autrefois d’être
* Cette Adrefle, écrite il y a plus de fix mois, avait été envoyée en Suifle pour y être imprimée. On n’a point ofé fe rendre à ce défir par des confidérations de prudence, auxquelles l’Auteur ñe faurait plus adhérer. L’unique moyen de préparer la régénération des Genevois, eft de leur dire la vérité fans aucun déguifement, & de leur tracer l’unique route qui leur refte pour rentrer dans la carrière de la liberté. Le moment eft donc venu d’appeler le glaive des loix fur ceux qui les ont fi candaleufement outragées & renverfées. Les trois principaux coupables que je dénonce ici, font Bouquet, Préfident du Tribunal Révolationnaire ; Gaf, Préfident des Syndics confpirateurs; & Bowrdillon, Préfident de la Commiffion Liquidatrice. Il était inutile fans doute de lés défigner à Genève autrement que par leurs crimes ; mais il ne l’eft peut-être pas de les fignaler par leurs noms aux leëteurs étrangers, & dans les paysoù ils pourraient chercher un afyle & de nouvelles viétimes. k