La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
INTRODUCTION.
Lonpres, ce 25 Juillet 1795.
Les trois Lettres fuivantes furent adreflées à un Américain, à l’époque où les émiffaires Français préchaient ouvertement à la République du nouveau monde les mêmes principes de foulèvement fous lefquels venait de fuccomber celle de Genève. Graces immortelles en foient rendues à Wafhington |! il a fonné à temps le tocfin des loix ; les amis de la liberté ont volé au loin fous fes ordres, Par-tout où les Français avaient réuffi à faire élever le fignal de rebellion, qu’ils appellent l'arbre de la liberté, il a été arraché avec indignation par des foldats citoyens ; &, d’une extrémité de l'Amérique à l’autre, ce fymbole de la Révolution Françaife n’eft plus connu que fous le nom d’éfenderd de l'anarchie. (*)
Puifque le récit des malheurs révolutionnaires de Genève eft devenu inutile aux. Américains, je me fens preflé de l’adreffer au parti Français de la Gironde. Qu'il y reconnaiffe fon ouvrage. Le plus für moyen de démafquer fes chefs, qui rempliffent l'Europe de leurs cris fur la perfécution qu'ils ont ; effuyée fous Robefpierre, c’eft de publier l’hiftoire ‘ des perfécutions qu'ils fufcirèrent eux-mêmes dans Genève, pour nous révolutionner; c’eft d'apprendre à l'Europe que, dans cette petite République, pure jufqu’alors, ces mêmes Girondins ont exercé la mê
(*) The Pole of Anarchy.