La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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indiftinétement, & gratuitement, dans le Corps Légif latif. Mais à peine les Petit & Grand Confeils eurentils adhéré au décret qui devait être fanétionné, le 6 Décembre, par l’Affemblée Souveraine, qu’on repréfenta aux natifs, combien il ferait humiliant pour eux de recevoir, à titre de faveur, l'égalité des droits politiques ; que cette égalité leur appartenait par la nature ; & que la leuroffrir par des formes conftitutionnelles, était un attentat de plus contre elle.”

Le progrès de cette étrange doétrine füt fi rapide, que fes feétateurs rejetèrent le bienfait que l’Affemblée du Peuple allait leur affurer à jamais; & que, déterminés à l'emporter par aflaut, ils coururent aux armes le 4 Décembre, & demandèrent en outre, pour en aflurer la conquête, 1°, à remplir exclufivéement par leurs partifans, toutes les places de l’adminiftration quelconques; 20, Qu'on élût une Convention Nationale Genevoife, pour achever de démocratifer notre Conflitution fur ce nouveau principe.

Ceux qui favent que ce parti déforganifateur ne forimait pas alors le quart de notre peuplade, l'ont févèrement blimée de ne l'avoir pas diffipé par la force, Cet qu’ils ignorent que des confdérations de fureté “extérieure, des plus impofantes, nous en interdirent. l'emploi, quelque certain qu’en eût été le fuccès im. médiat. C’eft qu'ils oublient fans doute, que depuis Fiavafon ide la Savoie, Genève fe trouvait'entièrez ment’ enveloppée dans le terriroire Français; que, malgré deux traités folemnels, l’armée des Alpes érait encore à nos portes; qu’elle venait de recevoir & de

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