La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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Il eft également vrai que ces nouveaux Adiminif. trateurs eurent à lutter contre quatre grands obftacles : 1°, contre la décadence du commerce, des manufactures, & des fortunes particulières, pour la plupart englouties dans les fonds de France; mais fur-tout contre l’anéantiffement des finances publiques, épuifées rapidement par l’énormité des falaires, dont les 120 membres de la Convention & les nouveaux Ma. giftrats eurent eflentiellement befoin pour vaquer à leurs nouvelles fonétions: 2°, contre les intrigues ouvertes du Réfident de France à Genève, (1) qui ne ceffa de les agiter, & leur fufcita une multitude d’entraves: 3°, contre les fucceffeurs des Briflotins, qui ne voulurent jamais confidérer comme de vrais confédérés, cette Magiftrature révolutionnaire, * & qui, bien loin de lui accorder les bons offices auxquels elle s'était crue, à ce titre, des droits affurés, lui refusèrent même les égards qu'ils rendirent au refte de la Suifle: car il n’eft pas indifférent d’obferver que celle-ci, en reftant folidement à l’ancre de fes anciennes Conftitutions, avait trouvé le vrai fecret de fe faire refpecter des Français. 4°, Contre une nouvelle faction ee pe ne

(1) L’Abbé Sozlavie, connu, depuis la Révolution, par un ouvrage obfcène intitulé 7e privée du Maréchal de Richelieu.

* C’eft ainfi, par exemple, que, contre la lettre des traités les plus poñtifs, & uniquement pour ajouter à l’affreufe difette des fubfiflances qu'éprouvait Genève, la République Françaife, ou du moins fes agens, refusèrent conflamment, & fous différens prétextes, le paffage des denrées de notre petit territoire enclavé dans le fien. On dit cependant que l'obtention de ce pañlage vient d'être enfin la récompenfe de La révolution fuivante,

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