La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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Cependant l’eftime dont il jouiffait était fi univerfelle, que bien que les révolutionnaires euflént renoncé au droit de juger en dernier reflort, qu'ils s'étaient précédemment réfervé, ils s’afflemblèrent immédiatement, dans l’intention évidente de Le fauver. Pour arrêter le cours de ces délibérations qui fe prolongaient fort avant dans la nuit, & qui tendaient toutes à un furfis, le Tribunal trouva le fecret dé difperfer ces Clubs, en donnant à leurs députés parole ° d’honneur qu’il n’y aurait point d'exécution cette nuitlà; puis paraiffant toujours fort alarmé du danger d’'expofer la République au choc inteltin dont il difait qu'elle était menacée, il imagina de fe donner l'air

‘6 Ja véritable volonté de ce peuple, n’auriez-vous pas écarté de “ cette affemblée tous les moyens de terreur que vous employez ‘ pour nuire à la liberté de fes vœux ?

«6 Gardez-vous de croire que je vienne m’avilir ici jufqu’à vou86 Joïr vous fléchir. Je fais que ma mort eft décidée d'avance, & “6 vous favez que jé hais trop vivement l’injufticé pour ne pas mériter le trifte, mais honorable fort des Magiitrats que vous avez se déjà fait péri. Cependant, pour prouver à toute l’Europe la s profonde iniquité de vos jugemens, je déclare ici devant Dieu, “ que depuis la deftruétion du Gouvernement dé 1797, j’ai vécu ‘ dans la retraïte ; que convaineu de l’inutilité de mes efforts pour “e rétablir l’empire des véritables loïix, je fuis refté foumis à celles . “ que vous aviez faites ; & que, concentrant dans mon ame un “ genre de liberté qu’il n’était pas en votre pouvoir de me ravir, &e j’ai fupporté l’efclavage que vous m’aviez impofé ; contraint de “ voir, fans murmurer, l'impunité & le triomphe du crime. La

s penfée que je vais cefler d’en être le témoin, adoucit l’amefft : “ de ma cruelle féparation de mon époufe & de mes cafehss dont À “ Je fort refte dans les mains de la Providenc# "frais. dPi #* du moins, r’auront jamais à rougir de m’avoi ppaï tend &c &c, &ce