La Serbie
L'agonie et la naissance d'un monde
LA SERB]
M. Jean Finot, le distingué directeur de «La Revue», a-ét6 ‘très bien inspiré en consacrant . À l'agonie de ce monde pseudo-civilisé, des pages aussi lumineuses que franchement écrites. L'humanité souffrait én effet d'un mal très grave ét, avant que les peuples menacés aient pu s‘apercétoir au “anger, Ia bête enragte s'était jétée sur ‘le troupeau pour le massacrer d'abortf ef [e ramener ensuite sous la loi des griffes. La force brutale ayant manqué le coup, la lutte à changé d'aspect. I1 s'agit, à l'heure actuelle, de savoir si le monde ensanglanté restera aussi à l'avenir exposé au retour de calastrophes semblables jou bien si l'on réussira à éliminer complètement le mal et à préserver l'humanité de crises peut-être encore plus désastreuses. L'agorue ‘du monde actuel onnera-t-elle ou non naissance À un monde mouveau? Oui, répond M. Finot, parce que c'est dans la logique des faits. Oui, répondrons-nous avec lui, parce que aulrement ce serait la fin du monde, la fin de (out. Et l'humanité” n'en est pas à, heureusement.
Le ivre de M. Füinot, malgré la diversité des matières, poursuit, du commenctément Jjusqu'à fa fin, cette thèse. Dans les premiers chapitres, qui traitent plus particulièrement de la psycholcgie allemande sur la base de Ia religion dans ses manifestations différentes, l'auteur arrive à des conelusicns effrayantes. Le mal y apparaît dans toute sa nudité et l'on comprend sans peine l'évocation continuelle de Dieu par le Kaiser, lorsqu'on lit tout ce que les pasteurs, les théologiens ef même les catholiques allemands ont protessé avant el pendant la guerre. Ce n'est pas du tThristianisme, mais un culte particulier dont les racines remontent aux vieilles idoles germaniques. Le mensonge, la négation de la morale et de la religion chrétienne en sont les produits visibles dont l'Allemagne s'est largement servie pendant la guerre. En présence d'un tel état de choses, qu'y a-t-l d'étonnant à voir M. Finot proposer que «l'expiation » allemande soit de longue «urée, Le vieux Dieu allemana en aura grandement besoin. «Il surnagera, à la suite d’une paix bâtarde, car celle-ci maïntiendrait vivace la sauvagerie de son culte. IL s'élèvera, par contre, à son expression suprême de Dieu de Justice el de Bonté, lorsqu'il aura traversé l'épreuve d'une expiation lente el intégrale. Le salut de la conscience allemande el son rétour à la véritable Foi divine dépenarant Jogiquement d'une défaite suivie des sanctions rigoureuses el pleines.
Dans un de ses livres antérieurs, M. Finol parlait des «civilisés» contre « Allemands ». Cette “formule devrait êlre généralement adoptée, parce qu'elle contient une vérilé que les Allemands eux-mêmes sont obligés de reconnaître. Ne voiton pas en Suisse, de nombreux Allemands qui, dans les trains, au théâtre, dans les rues et en général dans tous les lieux publics, préfèrent parler un français grolesque ou un anglais improvisé que leur langue maternelle? C'est très significalil. De même, la proposition de M. Finot sur la solidarité effective des civilisés après la guerre mérite la plus grande attention. Pour reconstruire l'humanité sur des bases nouvelles, il faut avant tout rompre aveë la prétendue civilisation allemande, avec l'influence de ses savants, de ses philosophes, de ses écrivains. Mais celte rupture devrait être collective, organisée. Elle sera d'autant plus facile que dans la plupart des cas, il ne s'agit que d'une pseudo-
science qu'une propagande habile a st répandre partout. Les civilisés n'ont qu'à être plus ceritiques après la guerre. Les Serbes le seront, en tous cas, nous pourrons le garantir,
.Dañs la seconde partie du livre, M. Finot a abordé, avéc un courage remarquable, la question épineuse des fautes alliées. Le nouveau momide a besoin d'une nouvelle diplomatie, celle d'hier et d'aujourd'hui n'ayant pas été à la hauteur de sa tâche. La censure a blanchi l'exposé de M. Finot, mais pas assez pour empêcher Jes lecleurs de deviner au moins le sens es passages censurés, Une large part des reproches adressés à. la ‘diplomatie se rapporle aux erreurs alliées dans la question balkanique. La catastrophe serbe, due à l'imprévoyance et à Ia crédulité des diplomates, forme un sujet à part que M.
Finot a traité en détail et avec une maîtrise dés:
laits remarquable. Nous ne voulons pas revenir sur celte page si triste de notre histoire, mais nous ne pouvons nous empêcher de constater que les livres tels que celui de M. Finot démiontent à l'évidence la transformation, radicale qui sesi opérée dans l'opinion des hommes politiques et publicistes français au sujet des ques-
lions balkaniques. Nous y puisons aussi l'espoir
que les derniers bulgaromanes, qui ne manquent pas en France, seront convertis et que leur point de vue en ce qui concerne les comphces, ne sera pas différent de celui appliqué aux coupables principaux. M. Finot a développé ce point de vue dans les ‘derniers chapitres consacrés à [a paix de cent ans. Son opinion là-dessus est très simple et elle se laisse exprimer par la formule suivante adoptée déjà une fois dans un document officiel allié: «sançtions, réparations, garanties ». Tenant probablement compte de l'esprit matérialiste allemand, M. Finot insiste surtout sur les indemnités qui doivent grever l'Allemagne pour une longue période et l'empêcher ainsi de faire des dépenses pour les armements menaçanis. Sans vouloir contester l’utilité de ces moyens, nous tenons à observer que la Jiberté de tous les peuples et leur ‘émancipation ecmplèle de la Germanie n'en représentent pas aimoins les mioyens les plus efficaces pour abattre le militarisme prussien. La solution du problème austro-hiongrois dans le sens de la libération des peuples est sûrement la première conditicn de l'affaiblissement germanique.
M. Finot a parlé aussi des petiles nations gt de leur contribution au fonds commun allié. L'hommage qu'il adresse à La Serbie et à l'héroïque peuple serbe est très touchant. Il ira au cœur de tous les Serbes. L M.
! Jean FinorT: L'agonie et la naissance d'un monde. — Paris, Ernest Flammarion.
Les Croates contre les procédés bulgares
Le journal de la coalition serbo-croate (gouvernemental) Hrvatska Rijeë du 17 mai, publieun document nouveau sur le régime bulgare en Serbie occupée. Cette pièce constitue en même temps une belle manifestation de solidarité yougoslave. Voici ce qu’on lil dans ce journal :
« Le député Dragutin Hrvoj, dans la séance de la Diète croate du 18 mars a déposé l'interpellation suivante :
Pb Le gouvernement du royaume de Croalie a-t-il connaissance que l'Etat allié, le royaume
e Bulgarie, malmène et traite d'une façon inhumaine la population des régions occupées de la Serbie, ce qui est absolument contraire aux règles du Droit international ?
20 Le gouvernement se rend-il compte que celte action déloyale envers les populations de notre sang et de notre race, aura, dans l'intérieur du pays et dans le cadre de notre patrie une répercussion fâcheuse sur l'opinion et les sentiments de la population croate qui est animée de sentiments d'humanité et de compassion à l'égard de ses frères malheureux de l'est?
3° Le gouvernement, en tant que gouvernement, est-il disposé à entreprendre une démarche nécéssaire auprès des autorités compétentes de la Monarchie, pour que celle-ci, par la voie diplomatique, intervienne auprès du gouvernement bulgare et l'amène à mettre fin aux mauvais traitements dans les régions occupées du royaume de Serbie. »
Le député Hrvoj a ainsi motivé son interpellation :
Certaines régions sont tombées sous «a domination bulgare. Les nouvelles qui par l'intermédiaire des soldats autrichiens et allemands nous parviennent de ces régions el qui se rapportent. à l'administration bulgare, sont telles qu’elles suscitent le mécontentement et l'irrilation. Le droit international exige que l'on traite dans les régions occupées les habitants d’une façon humaine et avec équité, et que l’on épar-
ne leurs biens. Pourtant que se passe-t-il dans a Serbie occupée par la Bulgarie? Beaucoup de villages sont détruits ; les habitants sont dispersés, et parmi eux un grand nombre sont transportés en Asie Mineure pour servir les Turcs. Dans le village de Ranovo, sur 500 maisons qu’il comportait jadis il n’en reste plus maintenant que 2. À Pétrovatz, les gendarmes ont pris l'habitude d'organiser des orgies sanguinaires; chaque jour on fail sortir des prisonniers pour les assassiner, on les crible de coups afin que cela serve d'exemple aux autres. La dernière innovation a été la création de commissions qui ont pour tâche d'aller se renseigner, dans les maisons mêmes des habitants, sur la nationalité de ces derniers. Celui qui se déclare Bulgare est envoyé sur le front et il doit tirer sur son frère et sur son père, S’il se dit Serbe, il ne reste pas longtemps vivant. En Vieille Serbie, l’ordre a été donné de ramasser tous les livres et de les brûler. C’est ainsi que de nombreuses et importantes bibliothèques ont été anéanties. On a pendu les prêtres.
Quant aux écoles, les Bulgares se les ont appropriées, et les instituteurs, à l'exception de ceux qui ont pu prendre la fuite, ont été emmenés en esclavage. À présent, les enfants sont forcés d'apprendre le bulgare. Les immeubles qui appartiennent aux églises sont confisqués. Les meubles sont enlevés. Dans le Pomoraulié, on force les Serbes à abandonner leur nom patronymique, de sorte qu’il n'est pas rare de voir les deux frères habilant les deux rives de la Morava (l’une sous la domination autrichienne et l’autre sous la domination bulgare) porter des noms différents. La responsabilité de ces crimes revient avant lout aux intellectuels bulgares, élevés dans un esprit anti-slave et sous l'influence d’un étranger telque Coburg. On n’a pas encore entendu dire qu’un intellectuel bulgare ait protesté contre de tels crimes. »
du roi Ferdinand, atlaqua, en 1913, les Serbe
Samedi:20. Juin -1918%—.No.23 0
pr
Le changement de ministère en Bulgarie à ravivé les vicilles illusions bulgaromanes si chà. rément payées par le sang du peuple Serbe, 1 ÿ a en effet des gens qui veulent croire à une crise du régimé et à la possibilité d'un revi. | rement politique en Bulgarie. M. Malinoff qui l a reçu Ja mission de former le nouveau cab net, est cependant un ami éprouvé des puissances germaniques, IL suilit de rappeler que ce fn n le ministère Malinoff qui empêcha, en 1904 ! la réalisation de l'union douanière entre Ji Serbie et la Bulgarie, en divulguant prématurément Tags . GGra préalable conclu par les deux gouvernements et ont dû rester secret. Par cet acte, M. Malinoît avait fourni à l'Autriche-Hongrie Je prétexte. d'entrer en guerre douanière avec Ia Serbie, en vue d'étouffer et. de ruiner économi. quement le petit royaume. On connaît l'échec complet de cette entreprise politico-étonomique, Trois ans plus tard, en 1908, c'est de nouveai Malinolf qui prête ses services à la Monarchie & lui facilite l'annexion de la Bosnie-Herzégovine, De telles attaches justifient pleinement la con. liance avec laquelle la presse germano-magyare a accueilli son ministère. Lorsqu'on y ajoute le fait que le ministre de la guerre dans le çabinet Malinoëf est le général Savoff, celui qui, sur l'ordre
et Les Grecs, on peut se faire ‘une idée du carac. tère véritable du nouveau cabinet. ;
I ne faut pas oublier non plus que M. Mali ncif, tout en. étant le chef d'un parti dit démocratique, n'est en somme qu'un homme de confiance du roi Ferdinand. En 1903, sauf erreur, le parti démocratique n'avait que deux représentants au Parlement lorsqu'il fut appelé au pouvoir, Les nouvelles élections donnèrent cependant aux démocrates quatre cinquièmes du nombre total des députés. Aux élections suivantes, Icrsque Malinoff se trouva de nouveau en 9pposition, ce chiffre imposant s'écroula à cing oi six députés! Le parti démocratique est dans Ja même situation augourd'hui. C’est le parti d'oppcsition le plus faible, mais cela n'a pas em. pêché la couronne de lui confier le pouvoir, En réalité, Le pouvoir est donné à Malinoff et Malinoff est un homme sur lequel Berlin &t Vienne peuvent sûrement compler, parce que. c'est le roi Ferdinand qui se porte garant de lui.
Ii n'en est pas moins vrai qu'un certain malaise règne en. Bulgarie. Le dégrisement pe fait sentir et devant l'incertitude toujours grandis: sante d'une victoire germanique, bien des Bulgares ccmmencent à se gratter la tête. Le déboire est d'autant plus lourd qu'il laisse entrevoin … la punition prochaine des coupables. Les sanctions inévitables que la Bulgarie aura à st bir expliquent donc suffisamment la nervosité bulgare. Dans les jours à venir, Sofia scra sans doute le meilleur baromètre du moral de notre ennemi, Les Turcs qui sont des fatalistes ne réagiront pas aussi promptement au déclin de la puissance germanique. Les Bulgares ce: pendant feront comme des rals qui se sauvent les premiers lorsque le navire commence à couler. Le ministère Malinoff n'a pas cette missixn: c'est un cabinet de transition. Ceux qui viendrani En après lui pourront être chargés de frapper à la porte des Alliés. La justice promise 5e lera donc d'abord sur les Bulgares. La morale exige qu'elle soit faite tout entière. .
LR VICTOIRE ITALIENNE
Le cours des opérations sur le front italien est des plus favorables et des plus réjouissanjs.: La vaillante résistance des héroïques troupes ilaliennes s'est transformée en une impélueuse pour. suite de l'ennemi en fuite; l'échec autrichien d'hier est aujourd'hui une véritable déroute: sous la forte pression des armées italiennes, les Aus acMagyars se sont retirés au-delà du Piave J en subissant de lcurdes pertes en hommes el en matériel de guerre.
Ce fait d'armes italien aura certainement une sensible influence sur la situaticn générale militaire des Alliés. Nous partageons sincèremenl la joie dont est rempli en ce moment le peuple italien fout entier et nous exprimons notre grande admiration pour l'armée italienne. al
chi
x
ccngre la conscience Yougo-Slave. Désormais la Serbie est devenue comme le centre d'attraction des Slaves du Sud, son « Piémont».
Les victoires serbes de 1912, en augmentant le prestige et la puissance de la Serbie ont posé pour l'Autriche-Hongrie un problème vilal: c'est l'origine directe de l'attitûde prise par elle dès 1913 et de la guerre de 1914, dont l'aitentat de Serajevo ne fut que le prétexte.
La guerre actuelle est vraiment la guerre des Magyars et. des Allemands contre les Slaves du Sud. Depuis 1914, ceux-ci sont
principale de leur littérature nalionale, qui consiste en chants de FEUILLETON guerre, chantés par les joueurs de guzla; les cycles de poésieg E: : serbes les plus célèbres sont le cycle de Kossovo et le cycle de
Marko Kralievitch. Cetle épopée est le patrimoine commun des LES YOUGOSLAVES
Serbes, Croates et Slovènes; et l'inspiration héroïque n'est pas Conférence faite à la Société de Géographie de Toulouse
épuisée chez eux; les événements grandioses du XIXme siècle l'ent à nouveau réveillée.
L'émancipation des Yougo-Slaves a commencé par la révolte des Serbes contre la Turquie ;(Karageorge et Miloch Obrenovitich).;
La ccnsaence des Yiougo-Slaves (ou Slaves du Su) s'est formée au XIXme siècle, avec le sentiment de leur race. Les Slaves de la Ménarchio autrichienne se divisent en Slaves du Nord (Tchèques, Slevaques, Ruthènes) et Slaves du Sud (Slovènes, Croales «el Serbes). Ces derniers, bien que présentant des différences au point de vue anthropologique et religieux (-roales catholiques, : Serbes crthodoxes), ont entre eux des rapports éiroits et une, véritable unité linguistique et morale, L'habitat des Yougo-Slaves, {c'est le pays du Carso; les Alpes de Styrie pour les Slovènes; les plateaux de la Dalmatie et les îles dalmates pour les Cnroates jet les Serbes; la Mésopotamie entre Drave et Save pour les Croates.; les. montagnes de la Bosnie, le l'Herzégovine, de la Serbie el du Monténégro pour les Serbes, qui forment en outre, des groupes assez importants dans le banat de Temeswar cet la région de Maria Therestopol.
La Russie d'abord, la France ensuite (sous Napoléon III) omt aidé à la naissance et au développeement de cet état nouveau, dont l'existence devait servir aux autres Slaves du Sud d'exemple et d'encouragement. De fait, l'émancipation du Monténégro, puis la révolte de la Bosnie-Herzégovine (1875) n'ont été qu'une conséquence de la formation de la Serbie. Les Slaves du Sud prennent dès lors conscïence de leur fraternité et de l'unité de leur race: Cette unilé s'est réalisée d'abord dans les esprits slovènes: la renaissance intellectuelle slovène aeu pour centre Thoutchana cu Taytsach, la renaissance intellectuelle croate Zagreb ou Agram; c'est un Serbe, Vouk Karadÿjitch, qui a donné aux Yougo-Slaves leur titre essentiel, une langue ecemmune, signe de leur natiopalité. Gette nationalité ne peut se constiluer qu'en opposition avec l'Autriche: les Habsbourg ont donné une satisfaction dérisoire aux Cnoates, qui furent si longlemps leur soutien par la Consti-
traités par le gouvernement ausrto-hongrois avec la plus implacable cruauté (les procès scolaires, qui ont suivi l'attentat de Sarejevo, le procès de Banyaluka 1915). L'occupation de la Serbie et du Monténégro, ainsi que de l'Albanie du nord par les troupes gér manic-hongroises, semble avoir sonné le glas de toutes les aspirations sud-slaves. Maïs les borganjisations slaves à l'étranger continuent inkissablement la lutte; le problème Isubsiste tout entier, la victoire des Alliés le posera à nouveau; ül m'est pas au pouvoir di gouvernement de Vienne de le supprimer. 1
de cet Etat, Ses limites même tont donné lieu à bien des contn, verses. Les Italiens en redoutaient la formation, presqu'aufant quo l'Autriche, parce qu'elle pose la question de l'Adriatiqué dent ils revendiquent les deux rivages jusqu'à Brindisi et Vallma: |
IL consiste dans la création d'un Etat youglo-slave, L'étenidue
Gependant, un accord n'est pas impossible entre les aspiration"
L'hustcire des Yougo-Slaves peut être déjà un indice de leur desunée, Il y a eu, dans le haut moyen-âge, deux Etats slovèna et croate, l'un s'opposant aux Allemands de la montagne, l'autre s'oprosant aux Hongrois de la plaine; tous deux ont été absorbés
slaves ; il est en voie ide réalisation. Il permettra aux ‘Alliés d'appuyer: M pleinement et sans arrière-pensée les revendications de la grandé Yougo-Slavie, conçue comme tune unité sous la direction de Î Serbie et en dehors de l'Empire des Habsbourg.
tulhion de 1868 (la Dièle ou Sahorf de Zagreb); mais partout ailleurs, habiles à jouer des oppositions des diverses races de l'Empire, ils ont refusé aux Slaves le jdroit à une existence nationgle; en
par leurs ennemis; un troisième Etat se forma au XIVme siècle, encore plus brillant, l'Etat serbe si puissant sous Stéphane Douchan, dont le destin fut de lutter contre les Turcs et qui succomibh devant eux: à Kossovo (1389). Dès lors les Yiougo-Slaves ont 616 subjugiiés soit par. les Habsbourg, soit par Venise soit par les Osmanlis. Quelquesuns se sont convertis à l'Islam {Bosniaques); la plupart sont devenus, sous les. Habsbourg, l'avant-garde de la chrétienté contre les Infidèles — et les Serbes soumis aux Turcs nont pas cessé de se soulever contre eux. C'est à l'aliment,
1878, ils ont occupé la Bosnie ct l'Herzégovine qui aspiraient à s'unir à la Serbie et au Monténégro. Aussi les Vougo-Slaves se sontils groupés, rapprochés contre l'Autriche, contre la Hongrie et en faveur de la création d'un organisme politique sud-slaive autcnome, Le mouvement a pris des proportions inquiétantes pour l'Autriche au miomeént de la régénération de la Serbie (1903) sous Pierre Karageorgevitch. Alors les Habsbourg ont voulu réprimer la mouvement national; les procès d'Agram, le procès Friedjung, l'annexion de la Bosnie-Herzégovine sont autant d'actes de violence
Auguste PUIS, docteur en droit, Membre de l'Académie de Législation,
Société Genevoise d'Editions et d'Impre
ssions. — Genève