La Serbie

Le dérnier discours du comté Tisza

Le 23 octobre le comte Tisza a prononcé au parlement hongrois un discours sur les originés de la guerre. Nous tenons à le publier comme wa document nouveau de la préméditation austro-germano-magyare et de la complicité bulgare,

Le danger de notre situation se manifesta très clairement dans l’année de 1913 au moment de la paix de Bucarest, Dans quelle situation la paix de Bucarest lnissatelle la partie du monde qui nous touchaiït de plus près? Nous nous trouvionÿs dans les Balkans en face d’une énorme Serbie et du’ne Grèce agrandie, Les sentiments de ces Etats pouvaient, être pris pour tout autre sauf pour les amicaux envers la Monarchie, La Bulgarie était complètement épuisée et brisée, la Roumanie s'était alliénée à la Triplice. Nous dûmes avoir le sentiment que nous avions à moilié perdu la Roumanie et nous, dû-

mes compter avec le danger de la perdre -

entièrement, Par contre, la tendance de la politique russe, dirigée contre, nous, augmentait de plus en plus. Dans les Balkans ét en Russie f’effectuaïent des préparatifs stratégiques tellement im porfants qu'il n’y avait pas de doute que, dans deux ou trois ans/”’une bitualion militaire menaçante de proportions jusque là inconnues serait créée sur nos frontières Ælu nord, Nous, qui étions alors responsables de la. direction des affaires étrangères de la Monarchie, nous considérions comme notre devoir le plus important d'exercer une influence dans les événements des Balkans, en ce sens que Jes rapports de force soient modifiés. Par cette modificalion nous voulions créer une situation qui nous donnerait au moins du côté des Balkans des alliés, plus forts et qui nous placerait en face d’une situation politique pouvant servir de couverture contre une altaque éventuelle sur les flancs ou dans le dos, lorsque au bout de quelques années les préparatifs russes auront élé terminés.

À mon avis, la clé de la situation 5e trouvait en Bulgarie qui par la paix de Bucarest avait été privée de ous les fruits de sa victoire. Par conséquent, nous devions tâcher de conclure, un accord avec la Bulgarie, qui lui garantirait l'union ultérieure avec ses frères macédoniens, mais qui en même temps rendrait possible ‘un arrangement paisible entre la Bulgarie et la Roumanie, À la suite de l'alliance que nous nous proposions de conclure avec la Bulgarie, nous dûmes exercer notre influence aussi sur les décisions de la Roumanie dans la même direction, pour la regagner à l’alliance avec nous parce que de la fidélité roumaine à cette alliance dépendait, si les relations entre la Bulgarie et la Monarchie pouvaient fournir a la Roumanie la garantie qu’elle n'aura à craindre aucune attaque de la Bulgarie, où si au contraire cette alliance représentait un danger pour la Roumanie, L'inauguration de cette, politique demandait les plus grands soins. Sous beaucoup de rapports les positions exposées devaient être changées, on devait faire des préparatifs particuliers et réaliser que ious les facteurs dont l'assistance élait nécessaire tombassent d'accord qué cetle politique devienne le pivot de tout notre Système d'alliance. Les travaux préparaloires étaient en cours et je ne puis, vu la nature de l'affaire, parler que des résultats positifs. Ce résultat positif, je pourrais dire se trouva réalisé juste le jour de Vattentat de Sarajevo. Personne n’a été atleint plus profondément par cet at tentat que moi, non seulement à cause de ses conséquences tragiques mais aussi à cause du fait qu'il y avait le danger de nous voir dépouillés de notre dur travail et que la nation se trouverait exposée à la guerre dans un temps, où nous aurions pu précisément créer une amélioration de nos relations étrangères, une amélioration qui aurait de beaucoup diminué l'éventualité d'un danger de guerre ultérieur. Au premier moment, mQus avons d'une jaçon décisive éloigné de nous toute idée que l'attentat pourrait mener à des complications de guerre. Maïheureusement, les événements prirent une forme de plus en plus menaçante, D'un côté l'instruction ouverte contre les assassins prouvail de plus en plus que les fils de l'attentat conduisaient en Serbie, même dans les cercles gouvernementaux, let puis il y eut non seulement dans l4 presse serbe mails aussi de la part des personnages serbes se {rouvant dans les positions responsa” bles, des déclarations provocantes, dans lesquelles ‘on voyait clairement la lendance que les chefs de la politique serbe désiraient profiter de l’occasion, pour hu-

milier la Monarchie et pour lui apprêter |

au moins une forte défaite politique. En dépit de tout cela, je pris jusqu'au dernier moment position contre toute tendance de choisir la solution par la guerre, ans que les nécessilés nous imposassent gette voie. D’après la nature des choses, l'échange de vues entre Sa Majesté et les hommes d'Etat responsables se fil, par des conférences verbales et confidentiel'es et c'est pourquoi je ne sède pas des documents écrits sur ce sujet. Le hasard a voulu cependant que be roi défunt se trouvât être à ce moment ‘à à Ischl, ainsi je lui fis parvenir le 8 juillet mon

point de vue par écrit dans une commu nication non officielle mais confidentielle.

Dans cétte communication, qui à été médigée onze ou douze jours après lattentat, j'ai rappelé quelles symptômes sérieux, qui ont élé établis au cours de l'instrüction et qui trouvaient aussi leur expression dans les manifestations de la presse serbe et des hommes d'Etat serbes provoquaient un danger de guerre de plus en plus grave et que cela faisait envisager lidée qu'il faudrait peut-être, les armes à la main. régler les comptes avec la Serbie. Et puis. je disais: »

«Je pourrais donc d'autant moins approuver une action, qui provoquerait la guerre dans ces circonstances, qu'en. ce moment même il n’y a plus d'obstacle dans les Balkans pour une politique conséquente promettant un succès réel, parce que nüUs avions en nos mains les moyens pour pratiquerune influence décisive sur le développement des Balkans et provoquer une conbstellation plus favorable. Ceci nous autorise à l'espoir, au Cas où nous serions forcés àla lutle décisive, de pouvoir la commencer avec de meilleures Chances. Je suis loin de vouloir recommander une politique passive et qui manquerait d'énergie envers la Serbie. Nous ne pouvons pas rester. des spectateurs indifférents à ce qui se prépare contre nous ‘dans le pays voisin qui excite nos ciloyens à la trahison et à des plans d’assassinats. Ainsi, je ne suis pas homme à avaler toutes ces provocations et je suis prêt à porter les conséquences d’une guerre provoquée par le refus d'accepter nos demandes justifiées. Maïs mon opinion est qu'il faut donner à la Serbie la possibilité déviter la guerre et si cela devait finir, malgré tout, par une guerre, il faudra prouver devant le mionde entier que nous nous trouvions Sur le terrain d’une défense forcée justifiée. Ainsi il faudrait envoyer à la Serbie une note rédigée sur un ton mesuré, mais non menaçant, dans laquelle il faudrait citer ‘toutes nos plaintes let indiquer nos demandes exactes: Si ‘la Serbie donnait une réponse insuffisante et essayait de faire traîner l'affaire, on devrait répondre par un ultimaltum et, son délai passé, par l'ouverture des hostilités. Si la Serbie devait céder, il-faudrait évidemment accepter cela de bonne foi, et ne pas lui empêcher la retraile. » :

J'écrivais ceci le 8 juillet. Malheureusement. les provocations de la Serbie continuèrent à augmenter. J’attire l'attention sur les déclarations ‘du Ministre-Président Pachiteh lui-même et sur celles du ministre serbe à Pétrograd, Spalaïkovitch, et des chargés d’affaires à Paris et à Constantinople. faites à la presse et qui étaient des plus injurieuses et des plus provocantes ; je rappelle aussi Île ton de la presse! serbe, qui devint tous les jours de plus en plus injurieux. En présence de tous ces symptômes, nous étions forcés de nous servir d’un ton plus énergique et de répondre par un ultimatum, par une nofe com portant un délai fixé pour la réponse. Le texte de cette note fut rédigé — je ne me souviens plus de la date exacte, le 15 ou le 16 juillet. — Nous avons fixé el terminé le texte définitivement le 19 juillet. Ici je dois faire remarquer que la version de Mühlon mentionnée ‘par le comte Karolyi devant les Délégations, était opposée aux faits, car dans l'affaire de l’ultimatum il n'y a eu aucune conversation avec Vempereur d'Allemagne ni avec aucun autre représentant responsable de lAllemagne. Le texte de l’ultimatum fut fixé par nous seuls dans ‘une conférence Commune des ministres autrüchienS et himgrois, de 19 juillet, à Vienne. Aucun délégué allemand nassista à celte conférence.

Député Aladar Balla (interrompant). — Pas à Vienne, à Potsdam!

Le comte Tisza (continuant) — Ni

x Potsdam ni ailleurs. Nous avons décidé .

Pultimatum à Vienne et fixé de texte de Pultimalum dans une conférence générale du Conseil du Ministère.

Député Balla. — Pas l’ultimatum., mais le déclanchement de la guerre fut décidé à Potsdam.

Le comte Stéphan Tisza (continuant). — Je m'occupe de l'affirmalion du comte Karolyi, que lultimatum fut décidé avec la coopération et en présence de l'empereur d'Allemagne. C'est à cela que se rapporte mon explication. Ni sur la ‘dérision d’envover un ultimalum, ni sur l'établissement du texte de Pultimatum. aucun autre facteur n'eut une influence décisive. excepté les Autfrchiens, les Hongrois et les facteurs communs Ccompétents. Dans cette conférence commune du. 19 juillet enrore. une autre décision fut prise anrès létablissement du texte de Pultimatum. Je vous prie de me permettre de lire la partie du nrotaro'e sur la conférence du Conseil des Ministres:

« Lä-dessus. c'est-à-dire après Ia terminaïson du texte de l’ultimiatum. le ministre président hongrois prie les ci-présents de

sh À LR: gà. 4 | prendre la |décision, ‘ment déclaré.

ef 4 dont il: avaitispécialeloré dés dernières conférences, que dépendait l’assentiment du fouvernement hongrois à toute cette action.

Le Conseil des Ministres devait exprimer à l'unanimité que l’action contre la Serbie n'avait aucun rapport avec des plans de conquête pour la Monarchie et que celle-ci ne désirait aucune, annexion de territoire serbe, sauf les rectifications de frontière pour des raisons militaires. »

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Il est inutite de réfuter les imensonges de Tisza concernant la prétendue complicité des milieux officiels serbes dans lat tentat de. Saraïévo. Le livre Pharos-Kohler, dant nous avons parlé dans le numéro de « La Serbie », a établi la vérité la-dessus. Maïs les aveux de Tisza concernant Ja préméditation austro-magyare sont un témroignage précieux qu'il eût été dommage de ne pas enregistrer. -

La Bulgarie avant la capitulation

L' « Echo de Bulgarie » écrivait le 24 septembre, donc un jour avant la demande d'armistice: |

Nous venons d'avoir sur le front de Macédoine un revers que nous ne songeons pas À dissimulers car il n'y a que des peuples faibles qui, devant une réalité déplaisante{ sa réfugient dans l'illusion!

Ce qui s’est passé sur notre front de Macédoine

constitue une des épreuves que cette pue n'a épargnées à aucune des nations belligérantes. À part l'Angleterre et l'Amérique que l'Océan, sépare du théâtre des opérations, il m'est pas parmi les Etats qui se battent actuellement un seul qui n'ait été obligé, à des moments donnés, à faire reculer son front. L'expérience a montré que ces retraites n’ont été irréparables que lors= qu'elles ont été la suite d’un désastre. Tanÿ que la force vive, c'est-à-dire l'armée, reste intacte, ces reculs ne constituent que des manœuvres stratégiques destinées à déjouer le lan de l'adversaire et à lui retirer ses troupes. Mais nous avons des gwiés qui, eux aussi, disposent de forces immenses et qui pour toutes sortes de raisons se croiront obligés de venir À noire aide, Contre nos voisins nous aurions fait une guerre purement balkanique; avea Ja! particiPAR dans le camp adverse de la France, die ‘Angleterre et de l'Italie, c'est un grand épisode de la guerre européenne qui se poursuit en Macédoine. Nos alliés ne manqueront pas, nous en sommes sûrs, de faire cette constatation el d'en tirer toutes les conséquences.

Le 25 septembre, le jour même de la démande d’armislice, Le Echo de Bulgarie » écrivait:

Le principal calcul dé l'Entenie en. entreprenant l'offensive sur le front de Macédoine — ses Jourmaux l'ont laissé plus d’une fois entendre ça a été de produire dans l'opinion publique bulgare une émotion violente susceptible de Ja pousser à des résolutions désespérées. L'Entente se dit qu'habitués depuis trois ans aux succès militaires, un premier revers nous découragerail ; qu'ayant pris les armes pour la libération de la Macédoine, l'obligation d'en évacuer ne fûl-ce qu'une. partie ‘nous: sera douloureuse au point d'entamer notre, mioral.

Comme dans d'autres occasions quand il s'est agi de la Bulgarie, l'Entente se trompe lourdement. Tout d'abord le succès initial est loin d'être aussi grand qu'elle l'aurait voulu: elle ne saurait ni l'élargir, ni l'exploiter. Notre front rectilié résistera à ses nouveaux efforts et de tous ces événements derniers il me restera que le souvenir d'un épisode tel que ïa stratégie au cours de cette guerre nous en à présenté dans tous les pays belligérants. Obliger un ennemi À reculer est une chose relativement facile quand on y met le prix. Mais pour le forcer à capituler c'est sa force vive qu'on devrait abattre. L'Entente n'y réussira pas. Elle ne saurait elle-même là-dessus avoir la moindre illusion.

Le 26 septembre l’« Echo de Bulgarie » publiait le communiqué suivant:

Considérant le concours des circonslances récentes et après avoir discuté la situalion conJointément avec tous les facteurs compétenis, le gouvernement bulgare, désireux de meltre fin à l’effusion de sang, a autorisé le généralissime de l'armée en campagne à proposer au commandant en chef des armées de l'Entente à Salonique, la cessation des hostilités pour entamer des négociations en vue d'un armistice et dé la paix. Les membres de la délégation bulgare sont partis hier soir pour se melire em conaci avec Jes plénipotentiaires des Etais belligérants de l'Entente.

Le 28 septembre, l'intrigue reprend sa place. Le « Bulletin de l’armée » publie un communiqué, reproduit par l« Echo de Bulgarie » et dans lequel on (sefforce de prouver que l’armée bulgare est intacle. Voici quelques passages de ce communiqué :

« On peut déjà dire que notre situation militaire va en s'améliorant. Le communiqué de l'Etat-Major montre que toutes les attaques ennemies sont repoussées, Il faut en conclure que nitrel aile gauche tient fermement sur sès positions ef que le centre se consolide. { i

L'armée, notre force vive, est conservée quoiqu'elle ait livré depuis trois ans de si gran batailles; la situation militaire peut encore s'améliorer, malgré les changements survenus sur le front, puisque si notre front plie sur certains oints sous la ion de l'ennemi, sur d'autres es mouvements s'effectuent par ordre ct suivant le plan. L

Relevons enfin que la situation de- l'ad: saire n'est pas saié Avancé enr dans nos lignes, aprés une hanté longue ct fatigante, dans un terrain vaste et nouveau, de communications difficiles et sans ressources, il pourrait facilement perdre ses avantages dans la

Lundi 25 Novembre 1918 — Ne 44

cas d'un effort sérieux de la part de nos troupes, Et si nous n'avons pas encore fait cet effrg à défaut du temps nécessaire, rien ne prouve qu'il est impossible. 4

Telle est la situation sur le Iron sudaumomentoùnous faisonshotre proposition de paix.

Le 30 septembre, nous lJisons dans l« Echo de Bulgarie » la traduction d'un article du «Mir» sur la paix avec la Bulgarie. Le dessein y est tellement wvisible qu'on n’a pas besoin de le commenter. Voici comment l'organe de M. Guéchoff représente la (situalion :

Aurons-nous une paix à l'image de celle avec la Roumanie, paix que l'Entente n'a pas approuvée ou aurons-nous seulement une cessation des hostilités entre nous et l'Entenie, sous certaines formes, tout en laissant à la conférence générale le soin de fixer les conditions de paix? IL est fort probable que c'est pour cetle seconde alter: native que les dirigeants de Jl'Ententé vont 8e prononcer.

Dans ce cas, aucune des questions quÊ noug intéressent no recevra maïntenant Fa solutiony Et cette solution, remise pour la fin de la guerre, dépendra, selon toutes probabilités; da notre attitude vis-à-vis de l'Entente. En somma les négociations d'armistice et de paix se réduiront à des négocialions concernant les rapports à établir entre la Bulgarie et l'Entente jusqu'à la fin de la guerre. Et c'est précisément sur cæ point qu'on’ rencontrera les plus grandes diffcultés. Cependant, il sera facile d'écarter ces difficultés si l'Entente 5e montre large dans ses vues et pi elle veut tenér compte de La dignité de Ta Bulgarie. Mais on se butera à un grand obslacle si dans les questions balkaniques, prévalent les conceptions serbo-grecques. L'Angleterre, la France et l'Italie sont appelées à jouer entre les peuples balkaniques, le rôle d'arbitre; l'Amérique celui de super-arbitre. Maïs cela à condition qu'elles veuillent faire triompher l'équité suprême et qu'elles soient sincèrement animées du désir d'appliquer le principe de la libre détermination des peuples.

Mais le plus grotesque et le plus cynique fut le « Moravski Glas », un journal bulgare qui fut fondé à Niche, pendant l'occupation, par les comiladiis, auxquels on avail livré la partie nord de notre pays. Confiant dans la force allemande et bulgare, ce journal avait. prêché lextermination de tout ce qui était serbe. Il avait publié dans ses colonnes, de telles absurdités, que les Bulgares eux-mêmes en rougissaient quelquefois. {

Or. ce journal écrivait le 29 septembre que la Bulgarie, quoique victorieuse, avait pris l’iniliative pacifiste et avait proposé la paix aux Alliés, parce queïe se sentait solidaire avec le prési dent Wilson et parce (qu'elle n’avaii aucune raison pour continuer ‘une guerre devenue inutite. Cest pourquoi, par respect pour l'Amérique, la Bulgarie s’est décidée à vivre en rapports de paix avec! ses ennemis et à remeltre la solution des ques tions territoriales à la Conférence “de la Paix ! =

Une manœuvre des Magyars carolylstes

Le B. C. V., dirigé par le comte Carolyi, a lancé le 13 novembre une nouvelle selon laquelle le commandant de l'armée d'Orient aurait donné l'ordre aux Serbes qui ont pénétré sur le terriloire hongrois de retirer toutes les troupes sur la

rive serbe du Danube. Cette nouvelle n'exprime.

en somme que le désir des Magyars de conserver l'intégrité de leurs possessions, mais il est peu probable que de elles manœuvres puissent pro duire quelque effet durable. Les Serbes se trouvent non pas sur territoire hongrois, puisque la Hongrie n'existe plus, mais sur leur territoire national de l'ancien Duché serbe, reconnu par les Magyars eux-mêmes. L'occupalion du Banat serbe, de Batchka, de Baragna et des autres régions serbo-croates de l’ancienne Hongrie se fait sur la base de la reconnaissance de l'unité serbe, croate et slovène. Quant à la Magyarie proprement dile, nous ne savons pas si les SELS bes s’y sont rendus, mais s'ils l'ont fait, ils ont probablement agi en vertu de l'armistice qui a conféré à l'armée alliée le droit d'occuper les principales lignes de communication.

Bulgarie

— Une mission bulgare en France —

L'AGENCE BALKANIQUE nous communiqué la nole suivante :

Le Gouvernement bulgare vient de Confier à l’ancien ministre Nicolas Guénadief la mission de renouer avec la Franc des relations diplomatiques officieuses, ,

Il résulte de nos renseignements privés que le véritable caractère de la nisis/O0 Guénadieff nest autre que l'inauguration en France d’une malsaine propagande €n faveur des aspirations impérialistes du peuple bulgare. !

Au moment où les Puiïssances du Droit remportent les vicloires décisives contre les peuples de proie, l'envoi en Francé de Guénadieff, dont toute la carrière polir tique ne constitue qu’une chaîne de crimes et de chantages, est un véritable défi À la nation française, qui, d’ailleurs, se mo ire très peu empressée de renouer Avec la Bulgarie des relations d'aucune sorte.