La Serbie

LA SERBIE

Lundi 6 Janvier 1919 — Nc1

La question de Banat

M. G. Yakchitch a adressé au « Temps > la lettre suivante (no du 19 décembre):

Dans le « Temps » du 12 décembre. M. Emile Moreau a exposé cetle question du Banat, territoire contesté entre les Serbes et les Roumains, dont l'importance n'avait pas échappé à votre constant souci d’éclairer le public. Les Serbes et Roumains vous en remercient. Mais M. Emile Moreau ayant présenté dans toute leur force les arguments roumains, j'espère que vous donnerez à un Serbe la liberté d'exposer pareillement les répliques serbes et de rectifier quelques renseignements puisés aux « statistiques hongroises », nous dit M. Moreau.

Le Banat, dit M. Moreau, est une entité géographique, ethnique, politique et diplomatique, dont le partage serail contre nature et dont la Roumanie a de tout temps revendiqué, dont elle à le devoir et le droit de revendiquer lentière possession.

Les Serbes savent par expérience que le Banat est géographiquemient un pays de montagnes à l’est, un pays de plaines à l'ouest, ethniquement un pays roumain à l'est, un pays serbe à l’ouest (avec infiltration dans l’un et dans l’autre de eclons magyars et allemands) et que jamais le Banat, depuis que l’on en sait l’histoire, ma été une entité politique administrative, mi militaire. Jusqu'en 1916 les Roumains ont reconnu celle vérité fondamentale. Quand, en février 1915, les délégués wofficieux de Bucarest, professeurs, savants, politiciens et diplomates vinrent présenter au gouvernement el au public français les conditions de la Roumanie pour entrer en guerre, ils apportèrent comme base de toute négociation lure carte k'hnique du Banat dressée et imprimée à Bucarest où tout l'occident était teinté « serbe » et tout lorient teinté « roumain »; ils proposaient que le partage se fit d'après ces données.

Au début de 1916, quand la trah'son de la Bulgarie et celle du roï Constantin nous eurent jetés sous le rouleau com-

resseur, nous nous trouvions au plus pro-

d du désastre; notre pays occupé, ravagé, motre population exterminée; notre armée décimée: notre gouvernement exilé; mos réfugiés sauvés à grand'peine de l’inhospitalière Albanie par la flotte de notre seule! amie d'alors, la France; il ne nous restait que notre ferme intention, de ne jamais a lonner la lutte et de démeurer jusqu’au bout fidèle à nos engagements.

C’est alors que pour entrer en guerre, le gouvernement de Bucarest exigea de PEntente ce traité de 1916 qui attribuait aux Rooumains le Banat tout ent'er, commie une « entité » géographique, politique, éclonomique, stratégique, que sais-je encore!

En 1917, la Roumanie connut, hélas! les mêmes revers que nous; moins malheureuse pourtant, elle dut céder plus que nous m'avions fait nous-mêmes; ce que la trahison bulgare navait pu nous extorquer — je veux dire: la soumission aux exigences des puissances centrales — la défaillance

russe l’imposait aux Roumains. Alors une.

grande partie de l'opinion roumaine regretta les excessives prélemiions de 1916 et ce cruel mépris des droits et des sentiments serbes. La majorité des Roumains la regrettent aujourd’hui et souhaëtent une cordiale entente pour une vie de collaboration réciproque et de paix définitive Quelques chauvins de Bucarest s’attardent en celte fameuse « unité » du Banat. Quels que soient leurs arguments, il nous suffit de relire « Les Serbes de Hongrie », par Emile Picot, « L'Histoire des Roumains de la Dacie trajane », par A. Xénopol, et « L'Histoire des Roumains de Hongrie », par Jorga (Bucarest 1915), pour conserver motre confiance dans la justice de notre cause et dans léquitable bon sens du peuple et du gouvernement. roumains. En ces ouvrages roumains de Xénopol et de Jorga, on ne trouverail pas trace d'une histoire roumaine, ni ‘d’une activité Troumaine dans la plaine du Banat. Bien additionnées, les statistiques hongroises quinvoque M. Moreau confirment ces données historiques : : É Le département de Torontal comprend 86.927 Roumains et 220,096 Serbes et dans de département de Temès, l'arrondissement de Déliblat compte 5705 Roumains et 16.8 70 Serbes, et l'arrondissement de Weisskirchen 8234 Roumains et 21.035 Serbes. Les villes surtout sont en majorité serhe : Pancova compte 769 Roumains el 9094 Serbes; Werselz 879 Roumains et 8776 Serbes; Beckerek 339 Roumains et 8934 Serbies ; Kikinda 436 Roumains et 14.146 Serbes, Une seule ville, Temesvar, a une mia jorité roumaine; encore les Roumains n y sont-ils que 7506 contre 4471 Serbes. Rs LU En dehors du département oriental. el montagneux de Krasso, où les Roumains sont au nombre de 336.082 sur 466.147 habitants, l'élément roumain n’est dans le peste du Banat qu'une infime minorité: 255 :907 Roumains sur 1.115.986 habitants, moms dun quart de la population tolale. Nous n'avons jamais abandonné, encore moins renié les Serbes de Hongrie, quil ont toujours été pour nous les plus proches des frères et qui viennent de nous don-

ner les mêmes preuves d’attachement que vos frères d'Alsace vous prodiguaient l’autre jour. Le « Temps » du 13 décembre 1918 publiait la dépêche suivanie, datée de Neusaiz: « Les Serbo-Croates; les Bournievtsi, les Ghoktsi et les autres habitants vivant dans la Batchka, dans le Bamat et dans le Barania se sont réunis à Novi-Sad, capitale de l’ancienne Vuïvodie (duché) serbe, em Assemblée nationale. Les représentants furent élus à raison de un pour chaque millier d'habitants. Il y'en avait 800; prirent part aussi à l’assemblée les Allemands (6 représentants) et les Magyars (1 représentant); l'Assemblée voia à lumanimité la réunion de la Batchka, du Bamat et de la Barania à la Serbie en dla priant de représenter ces pays au congrès de la paix. » Toutes les « entités » du monde ne s&rront prévaloir, au congrès de la paix, contre ce droit des peuples libérés à choisir une nouvelle patrie. Maïs nous savons bien (qu'a vamt le congrès, les Roumains et les Serbes seront d'accord pour se présenter en alliés indissolubles et non pas en rivaux; à Bucarest autant qu'à Belgrade, on a le ferme propos de régler à l'amiable, sans pression extérieure ni arbitrage, celte ques‘ion serbcroumaine, d'où dépendent tout notre avemir de bon voisinage el toutes nos chances

| de perpétue! accord contre les difficultés

du présent et les risques de Pavenir.

La Grèce et la Bulgarie

Répondant à un arlicie écrit par le savant suédois bien connu, M. Alfred Jensen, qui Kefforce de défendre les prétentions bulgares sur les Balkans, le représentant de l'Agence d'Athènes à Stockholm, M. Lykiardopoulos, à publié une lettre ouverte dans le « Stockhoïmis Tidningen » dont nous reproduisons quelques passages d'après le « Journal des Hellènes » du 214 novembre:

Cher Monsieur,

Dans un article publié dans votre estimable journal, M. À. Jensen, sous le titre « l'Epanouissement des Ba:kans », soutient une politique d'entente serbo-buigare danis les Baïkans. J'aurais laissé aux Serbes le soin de répondre, si dans sa dernière partie le savant publiciste ne s’attaquait -à la Grèce, pour la sacrifier aux exigences bulgares et lexclure de l’Union balkanique. Or nous ne bsaurions admettre que la Grèce soil laïssée en dehors d’une entente balkanique pour le seul profit égoïste des Bulgares. Car il n’existe point de différend gréco-serbe. Etablie, dès les premières heures par des concessions réciproques, lentente gréco-serbe vient d'être aujourd’hui scelée plus fortement que jamais par les liens du sang muluel versé en Macédoine.

Nous avons Je droit de faire partie de l'Entente baïkanique parce que des populations grecques habitent la Macédoine et la Thrace. ‘

Pour ce principe de l’entente balkanique, la Grèce à déjà voontairement consenti à de lourds sacrifices: avant la seconde guerre balkanique, en immolant à celte entente les Grecs de Macédoine Orientale et de Thrace, et après cette seconde guerre, et malgré la victoire que nous n'avons pas voulu pousser à des limites extrêmes, en sacrifiant 20.000 Grecs de Stroumilza, Melnik, Petrich, etc., 80,000 Grecs de Thrace, en renonçant définitivement à 130,000 Grecs de la Roumélie Orientale et en renonçant à prendre contact avec les Grecs de la Thrace turque et de Conslantinople qui représentent 800.000 âmes.

Aujourd’hui après ‘une troïsième guerre et une guerre victorieuse, nous acceplierons de nouveau l'entente mais avec dis garanties: après les horreurs de la Macédoine

Orienta'e d’où l'on a déporté 60.009 Grecs, :

les horreurs commises en Thrace d’où 50.000 Grecs ont été chassés, la Thrace oecidentale ne peut rester bulgare: elle: doit revenir à la Grèce. Le principe « du débour ché économique » auquel M. Jensen est prêt à sacrifier des populations entières n'en sera pas atteint.

Oui, l'entente balkanique avec la Bulgariel Maïs que le charme buïgare prenne fin: pourquoi n'a-t-il été jamais question des 850.000 étrangers annexés par la force à la Buigarie et représentant le cinquième de sa population totale? et au nom de quel principe démocratique refuse-t-0n. à ces populations le retour à la mère patrie lorsque nulle impossibilité géographique ne $ y loppose. = . :

La Bulgarie a droit de vie mais ne peut plus être une privirégiée dans les Balkans. Au lendemain même de l’armistice, ce droit à l'existence, M. Venizelos le déclarait hautement! Mais dans le meeting, que les Grecs réfugiés de Thrace ont tenu à Salomique, ils n’ont moins justement ajouté: il faut que la Thrace occidentale fasse retour à la Grèce. En la dévastant, la Bulgarie s’est montrée indigne de la gouverner. M. Lykiardopoulos, Représentant de l'« Agence d'Athènes ».

Le dossier noir. des Bulgares

Un document bulgare sur les atrocités commises en Serbie

Ce m'est que maintenant que l'on peut se rendre compte des horreurs de loccupation bulgare en Serbie, d’après le témoignage des autorités bulgares elles-mémes. Ainsi, le préfet bulgare de Vranya (ville située près de la frontière sud de l’ancienne Serbie), Dimitroff, écrivait dans um rapport devant êlre envoyé à Sofia:

« Je suis profondément convaincu que: les internenxents ont été faits et le sont encore d’une manière de «contrebandiers »; quelque patriotiques et généreux que; soient les motifs de ceux qui les ont ordionnés et cela, dans le but: .

a) de piller les internés, dont beaucoup ont été assassinés pour supprimer les traces du vol;

b) d’atteniter plus facilement à honneur des femmes et des filles des internés;

c) de pouvoir dilapider leurs biens dune facon honteuse.

Aünsi, Blagoïé Ilitch-Mumdijiski, millionmaire bien connu de Leskovalz, devant être interné, fut assassiné en cours dé route dans les gorges de Sourdoulitza et dépouillé des 120.000 levs qu'il portait sur lui, Bien qu'il eût offert de faire don de 500.000 levs à la Croix-Rouge bulgare s'il avait la vie sauve, il me lui fut pas fait grâce, car «les assassins préféraient s'approprier les 120.000 levs, qui étaient sûrs.» De cette manière, des gens comme Ikoff gagnaient des millions. $

Le commandant JIkoff, après avoir-interné un médecin russe (dont Dimibroff cite le mom), envoya chez la femme de celui-ci une sage-femme avec Le message suivant: « Elle doit aller chez de commamdant Ikoff et lui donner tout ce qu'il demande, car il est le maître dans tout le pays et peut faire lout ce qu'il veut ». La courageuse Russe répomidit: «J'ai suivi mon mari dans l'exil jusqu’en Sibérie; je m'empoisonnerai plutôt que de satisfaire au désir du commamdant ».

Semblable chose est arrivée à la femme d'un commandant sefbe (Dimitroff la cite également). On avait enjoïnt à sa bellesœur, avec les menaces les: plus terribles, de faire le nécessaire pour que Hkoff « recoive de la place dans la chambre à coucher de lajdume dame ». Ces femmes héroïques refusèrent avec indignalion, mais elles furent imaltraitées sans pitié.

Dimitroff cite lui-même une vingtaine de ces atrocilés, mon sans ajoulber que ce m'est Jà qu'une petite partie des crimes commis. Le cas de few Toma Zafirovitch, député de Vranya, est terrifiant: on lavait sorti du lit où dl agonisait et poussé à coups de crosse à Surdulitza, où il fut Eué. Le prêtre Sotiliko Tzvetkovitch fut interné malgré ses 90 ans et bien que deux hiommes dussenit le soutenir lorsqu'on le poussait sans pitié sur le route de lexil. Pour finir, le préfet bulgare fait cet aveu berrifiant: « J’ai des preuves que deux soldats bulgares, témoïns de ces Verribles| scènes du défilé de Sourdoulitza sont deivie+mius fous et que delhix autres sont morts par suite de commotions cérébrales».

Un télégranmme de Belgrade donne de biouveaux détails sur ces documents bulgares que l’on a trouvés à Vranya. Dans son rapport du 2 février 1916, le Dr Ivan Dimilroff, préfet du département de Vranya, auparavant avocat à Sofia, a protesté auprès de l’inspectorat de la région de Morava contre l’internemient des invalides et des aveugles du département de Vramya et contre l'exécution des hommes les plus respectables, tous mommés à la suite de ce rapport. Les autorités demandèrent la révocation ou tout au moins le déplacement de Dimitroff qui les gênail; mais, à celle exigence des aulorilés militaires, il répondit par son rapport du 23 mars, dans lequel il accusaiït ouviertement le (comm. daut Ikoff et d’autres officiers assassins des Serbes, en ajoutant que le défilé de Sourdoulitza était devenu le véritable tiomibeau du peuple serbe,

Outre ces documents, il immorte de tmenlionner le rapport du 26 février du souspréfet de l'arrondissement de Pichinya, Boïadijieff, dans lequel il informait le préfet du département del Vranya que sept prêtres et deux civils de la région de Gilané avaient été amenés et exéculés vers minuit au nord de la ville, sous les auspices des officiers bulgares. Les cadavres des victimes, avec les têtes séparées des corps, ont été découverts le 16 courant par les autorités serbes.

— Le témoignage d'un aviateur britannique —

Le « Momiüing Post » du 7 décembre publie les témoignages d’un sous-ieutenant aviateur amglaïs sur les atrocités bulgaresi dont il a été témoin lors de sa cantivité en Bülgarie.

« Pour parler des pires des traïfements. disaïit-il entre autres. je dois mentionner les horribles souffrances dés pauvres Serbes imternés dans les camps de concen-

tration. Je n'ai jamais vu de pareilles soueletfes d'hommes mi vêtues de lambeaux aussi malpropres; ce sera vraiment un miracle si lun d'eux survit à cet hiver. Leur nourriture est un pietit pain bulgare grossier et une pelile quantité de soupe contenant 90% d’eau, Ces misérables ne pouvaient recevoir - &fe paquets de leurs comimandements ou de leurs familles; cependant les femmies serbes consentiraiïent plutôt à se laisser déshonorer qui de Laïsser mourir de faïÿm leurs emfants. Pai vu de mes propres yeux de! vieux hommes épuisés de fatigue et de faim au point de ue plus pouvoir se tenir debout qui étaient battus et prosternés désespérément var. terre, Une femme a été torturée à cause de sa morale (et par des gens les plus immoraux du monde), car celte malheureuse avait essayé de se procurer du pain pour son enfant au prix de son boônmeur, L'hiver passé un nombre énorme de Serbes mourut de faïm et des suïtes de mauvais traitements. Les eercueils étaïent considérés comme chose superflue; aussitôt que les mourants retient leur âernier soupir, ils étaient envleloppés au nombre de plusieurs dans un tofle et enterrés dans un fossé mal creusé de façon que quelques heures après. les pores et les chiens mi-sauvages venaient ronger leurs cadavres. » À

Choses bulgares

« Es ist nicht wahr »

Au moment même où un député buligare, M. Maximioff, s’est décidé de sortir des aveux complels sur les atrocités comimises par ses compatriotes, lUniversilé de Sofia a eu l’audace d'adresser à l’Université de Paris un appel ressemblant à celui des 93 Allemands de 1914. Le « leit-motiv » de cet appel cest le refraïin allemand: Es ist nicht wahr. Il m'est pas vrai que les Bulgares ont commis des atrocilés. Et comme preuve que les Bulgares n'ont pas ruiné, ravagé et exterminé les régions serbes el grecques, l'Université de Sofia invoque le témoignage d’une commission d'enquête qui a visité les Balkans en 7913, sur l'invitation de la Bulgarie, et malgré les réserves les plus formelles de la part des gouvermements grec et serbe qui n'avaïent pas de confiance dans l’impartialité d’une commission composée d'un bulgarophile notoire (Milioukoff) et d’um grécophobe (M. Brailsiord). Or, em admettant que tout soit vrai dans le rapport de celie commission pro-bulgare, cn ne voit pas comment les atrocités bulgares de 1915, 1916, 1917 et 1918 pourraient êlre démenlies par ‘un rapport datant de 1913.

dolie excuse

La « Correspondance balkanique » du 16 décembre reproche aux Serbes et aux (Grecs de parler toujours des atrocités bulgares, en passant sous silence les atrocités allemandes. En vérité, affirme la feuille wfficieuse bulgare, les atrocités commises par les Bulgares sont l'œuvre des Allemands, parce que ce sont ces derniers qui ont forcé les Bulgares à des procédés inqualifiables qui les ont rendus célèbres. Les Bulgares, d'après celle version, ne furent que des instruments matériels allemands. « Si les Serbes, ajoute la « Correspondance balkanique », avaient le bon sens de tenir compte de ce que les soldats bulgares ont enduré pour préserver les populations des territoires occupés par eux de quelques procédés de guerre irréguliers de la part de leurs alliés. »!

Une rectification

La « Correspondance balkanique » nous fait savoir que som directeur, M. [v. Ra2doslavoff, m'est pas le fils de M. Radoslavoff, ancien ministre-président bulgare, et qu'il ma ren de commun avec sa famille. Nous prenons note de cette rectification. Gas aspirations taliennes de jadis

La « Gazette de Lausanne» dans som numéro du ler Janvier, publie le jugement suivant Sur les convoîitises ilaliennes :

« Nous avons sous les yeux une carte d'Italie publiée par les irrédentisies italiens à une époque où la Triplice était dans sa fleur. Sur [a couverture, un bersaglier debout sur Ia frontière qui ne peut être que celle de Ja France — et au-dessous la [égende: « Qui non si passa ».:

Mas ce qui est intéressant aw point de vue des convoitises italiennes qui se font jour depuis

ugique temps, c'est la carte elle-même, car clla montre de façon saisissante combien les récents succès sur le Piave ont enflé ces convoilises. L'Italie telle qu'elle était à [a veille de 41 guerre est tigurée en couleurs. Les fimites que lui assignaient les irrédentistes sont marquées en. pointillé. Or, si ces limites englobent notre Tessin et le lyroi jusqu'au Brenner, «elles laissent en dehors la côte orientale de l'Istrie et Fiume». Paë une parcelle de territoire dalmate n'y est signalée comme itaïienne.

Ceci prouve qu'en réclamant Fiume et Zara; voire Spalato, Sebenico et Raguse, les 1mpérialistes ilaliens d'aujourd'hui vont bien au-delà des rêves les plus ambitieux des irrédentistes du temps de Ia Triplice. » L

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