La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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Dans les départements,les adjudications sur folle enchère furent, en général, peu nombreuses ; nous l'avons démontré en faisant ressortir cette circonstance que, tout compte établi, il en était résulté pour l'Etat plutôt un bénéfice, Il n’en fut pas de même à Paris, où les ventes se présentaient dans des conditions différentes. D’une part l'argent dispouible, au début du moins, était d’une abondance extrême, de l’autre les immeubles, dont la nature et les revenus actuels et futurspouvaient être facilement appréciés, étaient plus à la portée de la masse des acquéreurs ; aussi s’était-il produit un engouement d'enchères, qui, par l’exemple, avait agi même sur les personnes le moins en situation d'acquérir. De plus,on était au temps où la spéculation,s’attachant à tout,n’épargnait pas les immeubles devenus, comme les autres marchandises, la proie de ce monde nouveau, composé, selon Mercier, « d'hommes engraissés de rapines, de fournisseurs des armées, de faiseurs d’affaires, d’administrateurs de tontines et de loteries, et d’agioteurs

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