La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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tour étaient des bâtiments divers, et notamment les cellules des religieux formant chacune un bâtiment séparé et composé de plusieurs pièces et d’un jardin avec bassin garni de conduites d'eau en plomb. Du grand préau partaient d’autres conduites qui distribuaient dans les potagers l’eau provenant du ruisseaude la rue d’Enfer. LesChartreux jouissaient en plus de 61 lignes d’eau d’Arcueil en superficie, à prendre au regard établi par la ville à gauche de la porte d’entrée des lieux claustraux. Tel était l’immeuble mis en adjudication le 6 juin 1792, important par sa surface, et par les bâtiments qui lecomposaient. N’étaient pas compris dans la vente : les boiseries, les fleurs et arbustes, la chaire à prêcher, les grilles, les mausolées, les rétables, les vitraux de couleur, etc., « ladjudicataire devant, aux termes du procèsverbal, prendre les bâtiments tout nuds ».

L’adjudication fut tranchée au prix de 3 millions 600.000 livres; mais l’adjudicataire n’ayant pu payer le premier acompte, la folle enchère fut de suite poursuivie. La revente, fixée au 30 août, resta sans résultat.

Un mois auparavant, — le 5 mai, — avait eu lieu, sur l'enchère de 4 millions 715.000 livres, lPadjudication de l’immeuble des ci-devant Jacobins de larue Saint-Honoré, évalué par les experts à 2 millions 300.000 livres ; c'était là aussi un