La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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des loteries, en avaient présenté le projet sous les couleurs les plus séduisantes. Le premier annonçait que chacune d’elles produirait bien 50 millions. Cambon allait plus loin ; ne prétendait-il pas que leur ensemble procurerait la rentrée de 4 milliards d’assignats? Tous deux faisaient naître là, chez les membres de l’Assemblée, des rêves dorés, irréalisables par eux-mêmes, et qui assurément ne se sont pas réalisés.

Que produisirent ces loteries ? Nul ne le saura jamais, aucun document complet ne subsistant sur elles. Mais, à nous en tenir au « Registre officiel des Loteries », dont il ne faut pas, à vrai dire, considérer les chiffres comme entiers et définitifs, et duquel il résulterait qu’il n’aurait été émis pour les immeubles que 152.500 billets au taux de 50 livres chacun, nous sommes loin des 4 milliards annoncés par Cambon.

Si le profit général résultant des loteries doit rester enveloppé d’un profond mystère, par contre, il ne sera sans doute pas impossible, dans l’avenir, de reconstituer en grande partie la liste des lots immobiliers qu’elles comprirent dans tout Paris.