La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

ET LES VENTES DE CRÉANCES 267

Ainsi Hébert, le directeur du Pére Duchesne, marié à une ancienne carmélite, menait avec elle une vie calme et familiale. « Le soir, dit M. G. Lenôtre, il se met, après son souper, à sa table et écrit; c’est entre sa femme qui prie, et son enfant qui dort, qu'il s’ingénie à composer ces effroyables métaphores qui font rire aux larmes les lécheuses de guillotine!.. » D’autres faits encore prouvent ce caractère empreint de sensibilité. Hébert ne prenait-il pas plaisir à s’entourer d’oiseaux, et à élever des colombes, véritable symbole de douceur et d’amour? Les objets mobiliers qui, après sa condamnation à mort, furent appréhendés par l'Etat dans la maison qu’il habitait, rue Neuve-de-l’Egalité, section Bonne-Nouvelle, consistaient en effet uniquement en : un vieux perroquet, une vieille perruche, 3 serins, 9 pigeons, et 4 tourterelles; ces objets mis à l’encan, comme biens nationaux, le 24 floréal an IT, en la maison de l'émigré Polpéry, rue de l’Université, où ils avaient été transportés, produisirent 24 livres 2!

Couthon, lui, élevait des lapins. Durant les visites qu'il recevait, il tenait, paraît-il, quelquefois sur le bras un de ces animaux, auquel il donnait à manger. Ce goût singulier explique que, dans le

1. G. Lenôtre, loc. cit. ; 2. Archives de la Seine, Domaines, Ventes de meubles d'émigrés, 786.