La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 329

vieilles juments, dans un château qui aurait tenu cent seigneurs et leur suite !.

Ainsi était cette Noblesse de campagne qui, sans argent et quelquefois sans instruction, vivait sans influence politique; mais il ne faut pas en conclure que, dans différentes provinces, elle était sans influence sociale, car souvent les nobles, passant leur existence au milieu des paysans, compatissant à leurs peines et à leurs fatigues, partageant souvent leur pauvreté, retiraient de cette vie commune un profit bien naturel de considération et d’autorité. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne des campagnes, la misère devient moindre dans les grandes villes, et moindre encore à Paris. Aux environs de Dijon, ainsi que nous l’avons dit, les ClermontMontoison possèdent diverses terres d’une étendue de plus de 1.500 journaux; les Bauffremont, des domaines mesurant au moins 1.600 journaux, non compris deschâteaux,des moulins et des vignobles ; les Vogüé, une terre d’un revenu de 31.000 livres; les Gallet Montdragon, quantité de biens immobiliers, dont quelques-uns seulement rapportent plus de 70.000 livres?. |

C’est à Paris qu’accourt la Noblesse riche, une

1. Les Origines de la France contemporaine, l'Ancien régime, t. 1, p. 58, 25e édition. 2. Chapitre Vie.