Le Comité de salut public de la Convention nationale

322 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

que les citoyens des villes hanséatiques résidant en France y seraient traités comme les citoyens des pays neutres et alliés (1).

Malgréleur attitude peu bienveillanteet sermonneuse, les États-Unis furent traités avec égards, et le Comité supporta avec beaucoup de patience les procédés douteux de la « République-sœur ».Déjà,le 6 juin 1793,un corsaire français ayant pris un navire américain, maltraité l'équipage et tué le capitaine, les Etats-Unis se plaionirent au Comité, qui fit excepter leurs navires de ceux qui pourraient être pris par les corsaires français ; en outre le navire serait restitué et une indemnité accordée. Le même fait s'étant reproduit l’année suivante,oùun bâtiment marchand fut capturé par le corsaire le Sans-Culotte, de Honfleur, le Comité fit relâcher ce bâtiment. — Nous ne devons pas « nous aliéner, disait-il, les gouvernements qui nous sont favorables, et il faut moins considérer notre intérêt que ce qui nous honore (1) ». Il fit aussi accorder une indemnité à un commerçant américain dont le vaisseau avait été endommagé à Port-Vendres par un coup de canon venu de l’armée des Pyrénées-Orientales.

XVI

En principe, on était moins bien disposé pour les monarchies que pour les républiques. En pleine tribune de la Convention, Barère, parlant des prêtres et des rois, disait que la conduite à tenir à leur égard était bien simple : il fallait «battre les uns et chasser les autres ».

(1) 4 floréal an II — 23 avril 1794. (2) 29 pluviôse an II — 17 mars 1794,