Le Comité de salut public de la Convention nationale
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LI COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 333
alliance ne pouvait nous être d’une grande utilité; mais le traité était avantageux comme symptôme de la lassitude de la coalition. Pour la première fois, on traitait ouvertement avec la République française, et c'était un allié des grandes familles monarchiques, un parent de Louis XVI, qui donnait l'exemple! D'autres traités plus importants allaient suivre.
XXII
Au milieu de l'été de 1794, au moment où les troupes républicaines envahissaientlesPays-Basautrichiens, le maréchal Müllendorf, qui commandait l'armée prussienne, suivant les instructions secrètes de la cour de Berlin, resta dans l'inactivité, évita de nous livrer des combats sérieux et recula peu à peu, — tout en envoyant un émissaire auprès de Barthélemy,à Bâle. Furieuse de voir que ses subsides étaient si mal employés, l'Angleterre les suspendit momentanément ; en outre, Pitt chercha à s’allier plus étroitement encore à l'Autriche. Mais celle-ci, indignée de la conduite de la Prusse, qu’elle qualifiait de trahison, se rapprochait de la Russie pour prendre un gros morceau de la Pologne; en même temps, elle faisait adresser indirectement des propositions de paix à la France.
A la fin de 179%, le Comité de salut public avait donc le choix, pour la paix, entre l'Autriche et la Prusse. A laquelle allait-il donner la préférence? Reprenant la vieille tradition française de François Ie", de Richelieu, de Mazarin et de Louis XIV, qui consistait à alffaiblir la maison d'Autriche, il se décida à écouter la Prusse.
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