Le Comité de salut public de la Convention nationale
CONCLUSION 343
l’abandonna. Aïnsi, dans les premiers mois de 1794, les dangers étaient devenus moindres, la situation intérieure et extérieure s'était améliorée. Les furieuses révoltes de la Vendée, de Lyon et du Midi étouffées, nos armées partout victorieuses, nos frontières délivrées, — tout montrait la possibilité de détendre les liens du gouvernement. Aussi, est-ce précisément à ce moment qu'un courants’établit dans ce sens. N'’était-ce pas, cependanttrop exiger d’hommes habitués à l’exercice du pouvoir et dont la sécurité deviendrait problématique le jour où ils en descendraient, que de leur demanderunesorte d’abdication?LeComité,quedominait alors Robespierre, résista. Mais la chute de Robespierre marqua la fin de son règne; et, dans l'ardeur de la réaction, on tomba dans l’extrémité opposée : le Comité de salut public, qui avait été une dictature effrayante, ne resta même pas un gouvernement.
L'importance de l’œuvre qu'il a accomplie ne peut être mise en doute. Pour la juger équitablement, onne doit pas considérer seulement la rigueur de son administration intérieure, etil ne faudrait pas que la terreur, qu'il régularisa plutôt qu'il ne la créa, fit oublier ses immenses travaux. Les mesures de terreur ne constituent qu’une minime partie, — et sans doute la condition fatale, — de son œuvre générale.
Sans la frayeur qu'il inspirait, peut-être n’aurait-il pas obtenu d’aussi grands résultats. Si, sur plusieurs millions d’actes, il s’en trouve quelques-uns difficiles à justifier, nous n’en serons ni étonnés ni indignés. Peut-on demander à la Révolution de n'être pas une révolution ? Et, selon la comparaison même employée par les membres du Comité de salut public, un navire assailli par une tempête peut-il être gouverné avec le