Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

18 LE DRAME SERBE

fice, cesrails quiconstituent encore l'unique communication possible entre la Russie et ses Alliés du front occidental. L’officier serbe qui me conduisait vers ces tombes me disait, les larmes aux yeux : « La glorieuse bataille de Koumanovo nous coûta moins cher. Cette fois-ci, lors de l’incursion, les nôtres étaient 360; un seul en réchappa, je vous montrerai le survivant ce soir. »

Et le soir on me montra l'unique survivant. C'était après le diner, sur les bords du Vardar, dans une petite ferme où ] étais l'hôte des chefs de la garde-frontière. Comme repas, le rude menu d'un camp de guerre. L'épaule d’un sanglier qu'on abattit dans la montagne complète le festin. Les officiers, en l'honneur du Français qui les visite, ont voulu bien faire les choses. Il y a du vin sur la table, chose rare et précieuse en ces lieux. À la fin du repas, un homme au masque de bronze, que trouent deux yeux blancs, entre dans notre salle. « Le voilà, me dit-on, celui qui réchappa au combat de Stroumitza, » Celui-ci est un