Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916
SUR LES BORDS DU VARDAR 21
Ils passent la frontière. Ils marchent en colonnes de bataillon. Ils ont des armes modernes. Qui niera la complicité des ministres de Sofia? Pour cette armée de 10.000 hommes, cerner les sentinelles serbes est un Jeu. Les comitadjis surprennent les malheureux, les torturent avant le coup de grâce final. L’un après l’autre, les petits postes ont succombé, Mais les coups de feu donnent l'alarme. Miliachevitch rassemble en hâte ses soldats. Le tzigane de ce soir pose son violon et saisit son fusil, Derrière des remparts hâtifs on prend position. Les envahisseurs débouchent de toutes parts : de Valandovo, de Pirava, de Terselli. Un contre trente, les gardes se battent. Résistance farouche. La cote 150 est le dernier refuge des Serbes. La position domine la voie ferrée, protège ce pont du Vardar que l'ennemi veut à tout prix atteindre.
La lutte est inutile, folle, D'autres batiraient en retraite. Un contre trente! Le fleuve est là. Le traverser et voilà la vie sauve, Sur l’autre rive c’est le salut. Mais