Le drapeau du 27e régiment d'infanterie
28 LE DRAPEAU DU 21° DE LIGNE
mites. L'idée de la Patrie leur faisait faire des prodiges. « Tous ceux qui ont perdu la vie dans ce siège, dit un témoin, n'ont donné, au milieu des douleurs les plus aiguës, aucun signe de plaintes. Leurs visages étaient calmes et sereins ; leur dernière parole était: Vive la République ! » Les mines achevaient l’œuvre de destruction: les ouvrages extérieurs et les postes des saillants tombaient l'un après l'autre. Le 24 au matin, le gouverneur demanda à capituler : « Ce n’est pas un chiffon de papier, s'écria Saint-Just, c'est la place que nous voulons! » et la canonnade recommencça; enfin le 95, les batteries de l’assiégé étaient réduites au silence, et nos bataillons allaient donner l'assaut, lorsque la garnison se rendit à discrétion. Charleroi, réduit à un monceau de ruines, n’était plus, suivant l'expression d’un rapport, qu'un poste militaire ; mais de la possession de ces ruines allait dépendre le salut de la France. La reddition de Charleroi permettait, en effet, à Jourdan de porter en ligne les 19,000 hommes de la division Hatry, immobilisés jusqu'à cemoment. Le 97e Régiment d'Infanterie, après avoir eu l'honneur de pénétrer le premier dans la nouvelle conquête de la République et d'y faire flotter le drapeau tricolore, reçut l'ordre de regagner avec la division son emplacement de combat. Il était temps, car au moment même où la garnison autrichienne mettait bas les armes, et où nos soldats prenaient possession des postes, le grondement du canon se fit entendre du côté de Nivelles, annonçant l’arrivée des secours du prince de Cobourg.
L'armée française avait occupé, dès la reprise du siège de Charleroi, le champ de bataille du 46 juin. L’aile droite, aux ordres de Marceau, s'appuyant à la Sambre, tenait le bois des Copiaux, entre Anvelois et Lambussart, formant une sorte de erochet offensif. Le centre (divisions Lefèvre, Championnet et Morlot) se rattachait à droite au corps de Marceau par Lambussart, sa gauche