Le drapeau du 27e régiment d'infanterie
36 LE DRAPEAU DU 21° DE LIGNE
traversait la Forêt-Noire pour descendre le cours du Danube. Au bout d'un mois les deux éclatantes victoires de Marengo et d'Hochstedt (14-19 juin 1800) avaient forcé l'ennemi à demander un armistice. Un congrès s’ouvrit à Lunéville, et les préliminaires de la paix furent signés à Paris, le 18 juillet.
Mais l'Autriche etl’Angleterre ne voulaient que gagner du temps; au bout de trente jours, délai accordé par la Convention, leurs gouvernements n'avaient pas encore ratifié le traité de Lunéville. Devant tant de mauvaise foi, l'ordre fut donné à Moreau de se préparer à marcher (31 août); c’est alors que l'Empereur, ne jugeant pas son armée en état dereprendrela lutte, offrit à la France de sérieuses garanties : il laissait nos troupes occuper Ingolstadt, Ulm et Philipsbourg. Ces concessions semblaient devoir enfin assurer la paix. Et cependant le Cabinet autrichien, s'appuyant sur le retard des ministres anglais, refusait comme eux de signer le traité ! Pourne pas laisser à l’armée impériale leloisir de s'organiser pendant l'hiver, il fallait brusquer les événements; un dernier ultimatum n'ayant pas eu de réponse, l’ordre de rouvrir les hostilités partit de Paris, et parvint à nos généraux dans la nuit du 27 au 28 novembre.
Depuis des mois entiers l’armée de Moreau était prête au combat. Occupant une position oblique entre l’Inn et l'Iser, elle aurait pu se concentrer rapidement en face de l’un des passages de l'inn pour disputer à l'ennemi la route de Vienne, l'unique objectif d’une campagne en Bavière. Mais c’eût été donner trop beau jeu à l’archiduc Jean ; car derriere cette barrière redoutable, l’armée autrichienne appuyée sur les bastions tels que les places de Braunau, Mübldorf, Wasserbourg et Kufstein, pouvait arrêter pendant des mois entiers les efforts d'un adversaire même Supérieur. Moreau prit done le parti d'attirer les forces de l’archiduc sur la rive gauche, dans un pays coupé, couvert de bois, et sur lequel la supério-