Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

18 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Augereau. IL n'aura plus désormais d'autre chef.

Le futur duc de Castiglione était une des physionomies les plus populaires de l’armée des Pyrénées-Orientales. Fils de simples domestiques, il avait eu une jeunesse des plus orageuses. Tour à tour sous-officier de carabiniers à Saumur, sergent dans l’armée russe, garde à pied dans le célèbre régiment du grand Frédéric, lieutenant de la garde du roi de Naples, entre temps maître d'armes à Dresde, déserteur traqué par toutes les polices de l'Europe, il était à Lisbonne, au service du Portugal, quand la Révolution lui permit de rentrer en France. Il partit en Vendée, dans un bataillon de volontaires qu'il ne tarda pas à commander, se conduisit brillamment et, en 1793, fut envoyé aux Pyrénées avec le grade d'adjudant général. Promu presque aussitôt général de division, sa haute taille, sa tenue militaire irréprochable et soignée jusqu'à l'exagération (1), son extraordinaire bravoure,

(4) « Ilétait, dit Marbot (t. I, p. 19), toujours tiré à quatre épingles, frisé et poudré à blanc, longue queue, grandes