Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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point anéantie, se réfugier dans Mantoue. Enfin, en novembre, une troisième armée autrichienne sous les ordres d’Alvinzy, venait, après trois jours de combats sanglants et en dépit d’une supériorité numérique écrasante, d'être mise en déroute dans les marais d’Arcole. Bonaparte malheureusement n'avait pu songer à la poursuivre. La plupart de ses généraux étaient blessés, ses soldats épuisés. « L'armée a fait des prodiges, écrivait le général Beaupoil au ministre Delacroix; mais nous pouvons dire avec Pyrrhus qu'une seconde victoire comme celle-ci nous ruinerait de fond en comble (1). » Bonaparte fit donc prendre aux troupes leurs quartiers d'hiver : Sérurier devant Mantoue, Augereau à PortoLepnago et sur l’Adige inférieur, Masséna à Vérone, Joubert à la Corona et à Rivoli. L'Autriche pourtant ne se considérait pas comme définitivement vaincue. Connaissant la situation de Bonaparte et le prix que la victoire d’Arcole lui avait coûté, elle pensa qu'en

(1) Cité par Svser, l'Europe pendant la Révolution, t. IV, p. 392.