Le Général Moreau (1763-1813)

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en arrêta l'explosion par des mesures rapides et énergiques. Toutefois, s’il faut en croire Marbot, il y eut un commencement d'exécution, et l'affaire n'avorta que par un hasard extraordinaire. La garnison de Rennes était rassemblée sur la place d'Armes, prête à se soulever. Le colonel Pinoteau devait, à la tête de son régiment, donner le signal. Au moment de sortir, il s’aperçut que sa barbe n'était pas faite. Pendant qu'il était en train de se raser, on entra dans sa chambre et on s'assura de sa personne. Cette nouvelle porta le trouble parmi les conjurés. Mounier, déployant toute son activité, avait réuni à la hâte un nombreux corps de gendarmerie et quelques autres troupes restées fidèles. Les rebelles se retirërent devant les injonctions du général Virion et du colonel Godard, auxiliaires dévoués du préfet.

M. Guillon, dans un livre d'ailleurs fort intéressant (1), tout en racontant le complot

(1) Guizzon. — Les complots militaires sous le Consulat et l’Empire, Paris, Plon, 1894.