Le Général Moreau (1763-1813)

— 166 —

vérité et à la stricte justice. Peut-être aussi n’espérait-on pas arriver à démontrer judiciairement à des jurés le crime de Moreau. Quoi qu'il en soit, l’histoire ne conclut pas à l'innocence du général. Tout en prenant acte des réclamations de la défense, elle ratifie la sentence portée contre lui par le tribunal criminel, le 9 juin 1804. En effet, la réalité et le caractère coupable de ses relations avec les conjurés ne laissent aucun doute sérieux, bien qu'on n'ait pu en produire des preuves judiciaires rigoureuses. Son . adhésion aux desseins royalistes fut entourée d'hésitations et de réserves, par conséquent difficile à établir d’une façon absolue, incontestable. Ce malheureux homme était ainsi fait : jamais il n'était capable de rien entreprendre ou accepter avec netteté, franchise et décision. Il Jui répugnait, c'est probable, de tremper dans l'assassinat du Premier Consul, mais il voulait bien contribuer à son renversement. Avec des restrictions toutefois, à la condition qu'on ne rappelàt pas tout de suite Îa dynastie des Bourbons,