Le Général Moreau (1763-1813)

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demander des explications, que je me serais empressé de vous donner... »

Le rude et farouche fils du meunier d’Auray, le chouan Georges n'avait pas dans son passé la victoire de Hohenlinden, mais jamais sa naturelle fierté ne se serait abaissée à ce ton d'humble soumission, même avec le vainqueur de Marengo.

Dans ses premiers interrogatoires, Moreau commence par tout nier. À l'entendre, depuis l'origine du Consulat, il n’a eu aucun rapport avec Pichegru. Il abandonne ensuite ce système de défense devenu impossible ; il avoue plusieurs rendez-vous récents avec son ancien chef et ami (1).

« Le point le plus grave du procès était de savoir S'il avait vu aussi Georges Cadoudal. Je tiens d'une personne, dont le témoignage est irrécusable, qu'entre le général, ses trois conseils, MM. Bonnet, Bellart et Pérignon, et deux autres personnes, il fut discuté la question de savoir s’il nierait son

(1) Interrogatoire du général Moreau, p. 3 et suiv.